Dans
Glory to the filmmaker!, Kitano sonde les tréfonds de
son cerveau et cherche à comprendre pourquoi il a perdu son
inspiration. Il va passer un scanner et dans les parties de son
cerveau on voit les caractéristiques de Ozu, Mizoguchi et Kurosawa
apparaître. Ça n’est pas vraiment lui, mais son double en
mannequin du style crash-test. Les trois piliers du cinéma japonais
sont là, toujours dans la tête de Kitano, mais aussi des critiques
dès qu’il s’agit de parler de cinéma japonais. Rien ni personne
ne semble pouvoir les remplacer. Kitano vise les critiques français
qui l’ont porté après Hana-bi et qui devant
l’incompréhension l’ont abandonné.
Kitano
montre en images ce que l’on attend de lui, un énième film de
gangsters avec les habituels gunfights, les mêmes dialogues
entre yakuzas, les giclées de sang similaires aux chefs d’œuvre
qu’il a fait au milieu des années 1990. Certains voudraient qu’il
refasse encore la même chose, le même film au nom d’une politique
des auteurs démagogique et fallacieuse. Et si Kitano faisait une
parodie de Ozu. L’histoire, en noir et blanc, d’un vieux à la
retraite qui va boire dans un bar du saké servi par une femme en
costumes traditionnels et qui sourit tout le temps. Non, ça ne
marche pas et Kitano le sait.
Il
essaie encore quelques films de genre, le mélodrame (mais pourquoi
se serait toujours la femme qui attend l’homme ?), le film
d’horreur (mais pourquoi une jeune femme habillée en écolière et
une autre en maillot de bains s’incrustent dans le plan ? ou
encore pourquoi ne pas aussi montrer les scènes ratées où l’acteur
se prend les portes ?), ou un chambara (tout serait coordonné
avec des effets spéciaux à la Kitamura, beurk). Et pourquoi pas non
plus un film des années 1950 qui parlerait de son enfance et des
amis et de sa pauvreté et de ses parents, où lui-même jouerait le
rôle du père qui bat et viole sa femme. Là, le film commence à
toucher du doigt l’ambition de Kitano, parler de lui.
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