Takeshi
Kitano a de la suite dans les idées. Personne ne va voir ses films
en salles au Japon pas plus qu’en France, mais il continue de faire
des films sans se soucier le moins du monde de ce que l’on pourrait
en penser. Il les finance sans doute avec ses émissions de télé en
tant que Patrick Sébastien local. On nous dit qu’il est une grande
vedette là-bas. On le croit sur parole. En tout cas, au cinéma, il
poursuit son œuvre introspective sur l’art en général, et sur
l’échec surtout de l’artiste.
L’art
cette fois n’est plus le cinéma comme dans Takeshi’s
et Glory
to the filmmaker !
mais la peinture qui un autre lieu artistique dans lequel Kitano a
pas mal œuvré. Quand je dis pas mal, c’est que je me rappelle les
toiles que l’on pouvait voir dans Hana-bi
par exemple. Achille
et la tortue est la
triste histoire d’un enfant, puis d’un adolescent et enfin d’un
quinquagénaire qui n’arrivera jamais à vivre de son art. Tous lui
conseilleront d’arrêter la peinture pour de bonnes ou de mauvaises
raisons.
Achille
et la tortue est au
mieux un film d’une grande mélancolie au pire un constat déprimant
sur l’échec artistique. Kitano commence son film en montrant que
les couleurs des toiles dans l’univers grisâtre peuvent être une
voie vers la liberté. Mais les couleurs envahissent progressivement
tout dans la vie de Muchiso et l’emprisonne dans une vaine utopie.
Il ne prend plus en compte l’avis de quiconque et va tuer sa vie
sociale par ses actes désespérés pour réussir à se faire
remarquer. Cette folie morbide – tout le film est traversé de
morts – est similaire à celle de l’idiot du village. Certes, on
se marre devant les essais artistiques de Beat Kitano, mais on rit
jaune puis on serre les dents et enfin on est horrifiés par tant de
cruauté. Cette horreur est constamment maitrisée, et comment. Le
film est un bréviaire de la folie et encore une fois, Takeshi Kitano
nous affirme qu’il ne faut pas suivre l’avis des critiques.
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