mercredi 15 juillet 2015

Ant-Man (Peyton Reed, 2015)

Depuis des années, Paul Rudd a notre sympathie. On le soutenait quand il était devenu le petit copain affable et mignon de Phoebe dans Friends. On riait avec lui dans les joutes « You know how I know you're gay » dans 40 ans toujours puceau de Judd Apatow. On était choqué devant les sketchs Family Kissing du Saturday Night Live. On était charmé de le voir si bien porter la salopette dans Prince of Texas. Mais c'est surtout son personnage de journaliste dans Ron Burgundy présentateur vedette qui a tant fait pour son aura. Son visage si doux et son corps si sexy pour composer un personnage si con, si abject, si macho. Et depuis 10 ans, on attendait un rôle à sa mesure. C'est dire si on attendait beaucoup d'Ant-Man, surtout au vu d'une bande annonce bien foutue.

Récapitulons. Ant-Man est le dernier rejeton de ces films produits par Marvel et issus de leur univers. Le but du studio est de faire aussi bien (en qualité comme en quantité de tickets vendus) que le génial Gardiens de la galaxie (oui, j'ai bien écrit génial). Pour permettre un crossover avec les films Avengers, le personnage de Sam Wilson alias Falcon apparaît dans quelques scènes. J'avais même oublié qu'il était dans Avengers. Paul Rudd est donc un homme lambda avec ses soucis quotidiens qui sont accès sur la garde de sa fille, son boulot et les relations avec le nouveau mec de son ex. Pas de quoi devenir un super héros. Ou alors un mini super héros. Le milliardaire Stark alias Iron Man n'avait pas de souci d'argent, Ant-Man n'a que ça.

Le film met un temps fou à démarrer. Il présente sans rythme (et c'est franchement ennuyeux de longueur) comment cet homme deviendra un homme de la taille d'une fourmi, mais avec des super pouvoirs. Il est étonnant de voir que les scénaristes et producteurs puissent encore penser qu'on ne sait pas comment fonctionne ce genre de films. Depuis le Spider-man de Sam Raimi, on sait comment ça fonctionne. Mais là est sans doute le gros souci d'Ant-Man. Le film a été écrit par Edgar Wright. Gros problème car les films de Wright fonctionnent sur un mode sériel. Ses personnages ont une série d'épreuves à accomplir et le scénario les énumère toutes, que ce soit les adversaires de Scott Pilgrim à affronter ou tous les bars à visiter. Il aura fallu pas moins de sept scénaristes pour supprimer l'aspect jeu vidéo au récit.

Paul Rudd a bien du mal à faire entendre ses blagues comme à rendre l'émotion devant ses soucis parentaux. Franchement qui va voir une comédie d'action pour se retrouver devant un drame familial qui cherche à nous tirer les larmes. Autre souci, le sidekick de Paul Rudd, Michael Peña sort ses blagues comme Nick Frost (on imagine que le rôle devait lui être attribué avant qu'Edgar Wright soit viré). Tout tombe à plat. Et puis pour finir l'affrontement entre le patron mégalo mais clairvoyant (Michael Douglas) et son héritier putatif qui veut prendre sa place (Corey Stoll) ne repose que sur les habituels clichés. D'autant que Corey Stoll ne fait pas dans la demi-mesure pour incarner son rôle de super méchant. Mais après tout, il est peut-être le seul à jouer ça comme dans un comics, avec grandiloquence et inconséquence.

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