jeudi 23 avril 2020

Glas (Bert Haanstra, 1958)

Quand j'étais jeune, mes parents m'avaient emmené voir à Dieulefit, dans le sud de la Drôme, ce village est spécialisé dans la poterie artisanale et dans la soufflerie de verre. En regardant les 11 minutes de Glas de Bert Haanstra, je me suis rappelé l'émerveillement de voir ces hommes souffler comme des malades, mais avec une facilité apparente, dans de longs tubes au bout desquels se trouvaient des boules en fusion. Dans ce film, où le cinéaste passe d'un gros plan de visage qui souffle à un plan où le résultat se fait voir est toujours impressionnant.

Filmer le geste précis de ces vieux gars au teint buriné par la chaleur, ce qui ne les empêche pas de fumer des clopes ou la pipe au travail, s'accompagne de jazz avec une prédilection pour le sautillement du xylophone. C'est étonnant cet instrument de musique qui était tant à la mode dans le cinéma à la fin des années 1950 et au début des années 1960, je l'associe immédiatement à la Nouvelle vague. Ce que n'est pas Glas sauf si on considère que le montage des attractions est en action dans le film.


Face au geste précis, il oppose la mécanique stupide enrobée dans une musique électronique répétitive. Quand la mécanique se brise, ici une bouteille mal fabriquée, tout se casse, tout tombe par terre et le disque est rayé. Seul un homme peut remettre la machine en place. Alors le film invente le mélange de la première partie (la beauté des verres, des vases, des plats) et de la deuxième partie (la mécanique de l'usine). Pour cet entrain qui s'accélère dans sa dernière minute en allant vers l'abstraction pure, Glas a reçu un oscar en 1958.





















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