samedi 15 septembre 2018

J'ai aussi regardé ces films en septembre


Sofia (Meryem Benm'Barek, 2018)
Un premier film pour commencer cette quinzaine, signée par une réalisatrice marocaine. Trois classes sociales s'affrontent dans Sofia où le personnage éponyme n'a pas compris qu'elle est enceinte. Sofia appartient à la classe moyenne, ses parents espèrent atteindre la bonne bourgeoisie en faisant des affaires avec un ami. Celle qui décèle la grossesse de Sofia est sa cousine, fille d'un Français et d'une Marocaine, elle vit au bord de la mer dans une belle demeure. Elle parle français la plupart du temps. La troisième famille est celle d'Omar, il habite les quartiers pauvres, Sofia affirme qu'il est le père de son enfant. Cette topographie constitue l'essence de la mise en scène de la cinéaste. Elle décrypte en un temps très court toutes les contradictions dans ce pays où se sont les femmes qui dirigent la vie des hommes, en tout cas dans la sphère familiale. Sofia est une jeune femme au caractère ambiguë, elle tire la tronche pendant tout le film avant d'arborer un étrange sourire.

Silent voice (Naoko Yamada, 2016)
Autre réalisatrice, autre pays. Silent voice est l'un des animés les plus tristes du moment autour d'une adolescente sourde qui se voit harceler par un élève. Ce dernier va se repentir une fois adulte et chercher à se faire pardonner mais le pardon au Japon semble une chose d'une extrême complexité. Tout le monde se ligue contre le jeune homme qui se montre incapable de regarder quiconque en face, les fait disparaître de sa vision. Concrètement, cela est mis en scène avec des grosses croix qui barrent les visages de ceux qui n'existent plus. Je trouve le film un peu trop long.

Thunder Road (Jim Cummings, 2018)
Avec sa fine moustache et sa grande taille, le flic qu'interprète Jim Cummings dans son premier film fait penser à Jim Carrey dans Fous d'Irène. Dès le long plan séquence de l'enterrement de la mère du policier, on décèle tous les tics de l'acteur qui ne vont cesser de s'amplifier. Ce sont les allers et retours entre l'euphorie et les pleurs. Tout le film ne joue que là-dessus et le scénario joue sur la corde sensible avec une gamine, la fille du flic. C'est tout le conformisme du cinéma indépendant qui se déploie sous nos yeux.

Le Pape François un homme de parole (Wim Wenders, 2018)
Je n'avais pas vu un film de Wim Wenders depuis 2005 (Don't come knocking), il ne m'avait pas manqué et je ne suis pas certain de savoir pourquoi je suis allé voir ce film sur notre bon pape François. Bon, c'est le mot, oh certes, le film est hagiographique et pas qu'un peu. Sa bonne parole est donnée avec bon cœur. Il déteste la guerre, il déteste l'argent, il déteste les méchants, comment ne pas aimer François ? Il parle des gays, il parle des prêtres pédophiles (pas dans la même phrase), il pratique l'œcommunisme, va prier à Jérusalem autant au mur des lamentations que à la mosquée Al Aqsa. A vrai dire, le talent de Wim Wenders fait de son film un film de stricte propagande, peut-être que dans quelques années les élèves en cinéma étudieront ce film pour apprendre comment on met en scène la propagande.

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