His wooden wedding (Leo McCarey, 1925)

Un diamant, une jambe de bois et un chapeau. Je ne connais pas l’œuvre commune de Charley Cahse et Leo McCarey, la Cinémathèque française offre une immense rétrospective avec quelques uns des films que le cinéaste a réalisé ou supervisé (comme le dit le programme pour les Harold et Hardy). Dans His wooden wedding (on admire l’allitération

rebondissante du titre américain, en français c'est plus prosaïquement Charley rate son mariage), ce sont ces trois éléments qui forment le fond du récit de ce court-métrage muet de 20 minutes.

Trois éléments et trois personnages. La fiancée (Katherine Grant) a reçu de Charley un diamant nommé le Dhulib Diamond, elle le porte fièrement au doigt et le montre à ses demoiselles d'honneur. Aujourd'hui, c'est le jour du mariage. Katherine va aller à l'autel aux bras de son père. Charley est accompagné de son témoin (Fred DeSilva). Ce dernier remet une lettre à Charley, il lit que sa fiancée a une jambe de bois. Ce qui horrifie Charley car il n'est pas au courant de cette infirmité et cela le met dans tous ses états.

Le spectateur comprend que l'auteur de cette lettre est le témoin et qu'il n'a qu'une chose en tête s'emparer du diamant. Le témoin fait tout pour interrompre ce mariage. Par un malencontreux hasard, Katherine est tombée juste avant d'arriver à l'église et elle boîte. Charley conclue immédiatement qu'elle a vraiment une jambe de bois, d'autant que à l'autel, le témoin place une canne en bois le long de la jambe et Charley, en la touchant du doigt, constate bien que c'est du bois. Le pauvre diable, il se prend même une écharde.

Charley imagine son futur (en 1934) avec Katherine et il voit que leurs quatre enfants ont tous une jambe de bois, ainsi que le chien. C'est l'un des meilleurs gags du film, très visuel, irrésistible. Charley quitte l'église en courant et hurlant (ce qui s'entend peu dans un film muet). Les fiançailles sont rompues, le mariage arrêté. Il ne reste plus au témoin qu'à s'emparer du diamant. Il va encore une fois mentir éhontément, à Katherine qui lui remet le joyau, avant qu'il ne le cache dns le revers de son chapeau haut de forme et s'enfuit.

Mais c'est sans compter sur Charley qui s'est enivré de désespoir et qui suit son soi-disant ami. Hop, ils décident de s'embarquer dans un bateau pour les mers du sud. Sans s'en rendre compte, Charley prend le chapeau du témoin et la chasse au trésor continue. De son côté, Katherine a compris la supercherie du témoin. Cette idée des jambes amène un soupçon d'érotisme (car montrer ses jambes en 1925 était sensuel) quand Katherine les découvre et frappe le témoin à la figure et que ce dernier plonge dans la mer, bien puni qu'il est.