lundi 16 novembre 2020

Les 400 millions (Joris Ivens, 1938)

Grâce à ses amis des Etats-Unis, Joris Ivens a produit plusieurs films avec des fonds américains mais où le cinéaste s'est déplacé à travers le monde pour filmer la lutte des peuples contre les fascismes, Terre d'Espagne contre Franco, sur un commentaire d'Ernest Hemingway et Les 400 millions contre l'impérialisme japonais. En 1940, il filmera des paysans du Vermont qui vivent sans eau ni électricité dans Power and the land, là c'est une lutte des classes laborieuses contre les exploitants privés .

Depuis la fin du 19ème siècle, le Japon a occupé l’île de Formose (Taiwan), puis la Corée et la Mandchourie. L’Empire veut ensuite envahir le reste de la Chine, et notamment pour en faire une terre de colonie de peuplement et d’exploitation des matières premières. La guerre est lancée et l’armée bombarde les villes ce qui provoque un exode massif des populations vers l’ouest. Fredric March lit le commentaire de Dudley Nichols sur les images tournées là-bas et récupérées des actualités locales.

Dans Les 400 millions, on peut voir successivement des masses de Chinois qui fuient les villes. Mais également les victimes des bombes. Le commentaire précise que ce ne sont que des civils. Dans leur marche vers l’ouest, Ivens, Ferno et Capa filment les tombeaux des empereurs et les lions qui bordent l’accès aux tombeaux. Le commentaire annonce que c’est une culture millénaire qui est en train d’être détruite par les fascistes japonais. Dudley Nichols et Joris Ivens parlent de politique. Le fleuve Yang Tsé et le désert de Mongolie sont filmés, mais très vite Les 400 millions passe à autre chose.

Le film invoque la pensée de Sun Yat-set et de la fondation de la République de Chine en 1911. Joris Ivens veut soutenir la démocratie chinoise en marche. Et l’incarnation de l’espoir démocratique s’appelait en 1938 Tchang Kei-shek. On voit le général nationaliste en réunion de cabinets. Le film souligne que les Etats-Unis soutiennent le général. On aperçoit Madame Tchang, si belle et si populaire. Joris Ivens ne pouvait pas se douter de l’avenir dictatorial qu’il allait mener en Chine. On rencontre également en pleine campagne les forces communistes qui ne se sont pas alliées avec les nationalistes. Mao Tsé-toung n'existe pas encore.

En tant que soutien des révolutionnaires, Joris Ivens sa tourne régulièrement vers le peuple. On entend enfin la voix des Chinois. Le cinéaste filme les avancées technologiques de la Chine et montre la corrélation entre l’avancée de la révolution et l’amélioration de la situation de la population. C'est évidemment, comme depuis Komsomol, tourné en 1931, un film de stricte propagande avec comme ambition première de montrer aux occidentaux ce qui se déroule à l'autre bout de leur monde.



































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