mercredi 25 novembre 2020

Au bord du chenal + Rédactions (Peter Nestler, 1962, 1963)

Ces derniers temps, c'est les montagnes russes sur ma télé, je passe de muets à un gros blockbuster qui tâche, de films français des années 1970 à Peter Nestler. Un DVD édité par Survivance en 2019 présente une sélection de neuf des ses films. Peter Nestler est très inconnu mais ceux qui connaissent Jean-Marie Straub savent que ce vieux briscard le tenait pour l'un des meilleurs cinéastes allemands. Certes, son texte publié dans « Ecrits » (recueil des textes de Straub paru en 2012 chez Independencia, date de 1962 mais ça me titillait de voir des films de Peter Nestler.




















Les deux premiers courts-métrages sont brefs mais intenses. Le montage est rapide avec un grand nombre de plan. Ils sont en noir et blanc et chacun est mené par une ou plusieurs voix off. Pas de son direct ni musique. Au bord du chenal prend un point de vue étonnant, celui du chenal en personne par la voix du co-scénariste Robert Schnell. Le chenal parle à la première personne, il part du bord de mer pour aller se promener dans ce village, traverser les rues, entrer dans le cafés, s'arrêter sur la place du village.

Dans ce village de pêcheurs, les enfants, les femmes comme les vieux vaquent à leur occupations. Aller à l'école, jouer aux cartes, boire du schnapps, faire la lessive. Le temps s'est arrêté avec le souvenir que beaucoup des hommes avaient abandonnés leurs bateaux de pêche pour aller à la guerre. La brume envahit certaines rues comme une mélancolie sans fin qui se pose sur la tranquillité du village. Dans un mouvement circulaire, le film se termine là où il avait commencé, au bord de la plage.






















Dans les montagnes enneigées d'un village du canton de Bern, les enfants vont à l'école à pied. En hiver, certains mettent une heure. Pour rien au monde, ils ne manqueraient les cours de leur institutrice, une jeune femme rousse. Rédactions laisse la parole aux écoliers. Les voix se succèdent pour évoquer la vie de ces enfants. Deux récits s'opposent et se complètent. La routine immuable de la classe où chacun accomplit une tâche. Cela commence tout simplement par allumer le poêle à bois pour avoir chaud.

Chaque micro récit des élèves énumère les joies (et le film décrit un monde joyeux d'apprendre, d'être là) et les difficultés (une gamine a un peu de mal à lire). Chaque enfant a son gros plan. Le meilleur moment de la journée semble celui où la maîtresse d'école lit quelques pages du Merveilleux voyage de Nils Holgersson, c'est un moment d'évasion, comme le héros du conte, ils peuvent quitter quelques instants cette minuscule école en bois, leur neige et la vie de montagnards. A la fin de la journée, tous les enfants viennent serrer la main de l'institutrice.

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