dimanche 4 octobre 2020

Charlot marin (Charles Chaplin, 1915)


 

Un bateau, des marins récalcitrants et un couple d'amoureux. Charlot marin commence à quai avec une escroquerie. Un armateur demande au capitaine de faire couler son bateau pour toucher l'assurance. Mais pour faire naviguer l'embarcation, il faut des marins. Si possible peu compétents afin qu'ils ne se rendent compte de rien. Bien entendu totalement nuls pour pouvoir remplir le court-métrage de burlesque à l'ancienne, coups de maillet sur le crâne et coups de pied au cul. Il suffit de demander.

Charlot est chargé de recruter les trois zozos qui se prélassent au soleil et qui n'ont aucune envie de travailler. Tout le monde ici, sauf Charlot et Edna Purviance, est affublé de grosses moustaches factices mais aussi de sourcils gigantesques. Les trois futurs marins refusent le travail et le font avec des gestes très maniérés, ces grosses moustaches avec les mouvements de la main féminins (l'un des fainéants se fait les ongles) jouent sur un humour balourd en appuyant sur les contrastes, virilité contre féminité.

Le navire prend le large et les marins plus Charlot commencent à travailler. Il faut mettre des sacs dans la cale. Dans ce lieu exiguë, filmé en plan large, ont lieu la majorité des gags. Les acteurs traversent l'espace dans tous les sens, de haut en bas (avec la poulie qui porte les sacs, avec l'échelle) et de long en large quand ils se percutent, se rentrent dedans, se cognent aux objets. Chaplin organise une véritable chorégraphie dans ces plans séquences, un ballet burlesque qui ne s'arrête qu'une fois les corps épuisés pour les mouvements.

Sur le pont et dans la cuisine, le tangage provoque également des catastrophes. Deux manières de filmer les tangage. En extérieur, sur le pont, c'est la caméra qui pivote, Charlot tente de maintenir droit les objets qu'il porte. En intérieur, c'est le décor qui bouge grâce à un mouvement de pilotis. Il y a à la fois les objets qui se déplacent de droite à gauche, mais aussi l'envie irrépressible de Charlot de vomir à chaque tangage, d'autant que la soupe qu'il vient de préparer dans la cuisine a été fait avec du savon. Il a confondu la marmite avec la bassine pour la vaisselle.

Reste la romance entre Charlot et Edna, évidemment contrariée puisqu'elle est la fille de l'armateur en question et que celui-ci refuse cette aventure. Mais ce qu'il ignore, c'est qu'elle s'est embarquée dans le bateau promis à être explosé par le capitaine. Les retrouvailles dans la cale ne sont pas les meilleurs gags du film, c'est même la partie la plus faible. Comme souvent quand il est en présence d'une femme, Charlot devient plus fort. Là, il sauve la demoiselle et le bateau puis punit le capitaine comme l'armateur en les jetant à la mer.























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