samedi 24 octobre 2020

Peninsula (Yeon Sang-ho, 2020)


Je me demande parfois avec les films d'action combien de temps durerait le film si les missions que les héros ont se finissaient vite et bien. Dans le cas de Peninsula, le film s'arrêterait au bout d'une bonne trentaine de minutes. Par chance pour le spectateur, la mission casse-cou se solde par un échec patent et les aventures du capitaine Jun-seak (Gang Dong-won) et ses trois comparses peuvent se développer dans cette ville portuaire infestée de zombies.

Mais les commanditaires de cette mission, s'ils avaient vu le premier quart d'heure, auraient su que le capitaine avait échoué dans sa toute première mission. Dans le premier plan, un zombie est allongé sur le sol. Au son de la voiture de Jun-saek, il se réveille. Dans le véhicule, le capitaine, sa sœur, son neveu et son beau-frère Chul-min (Kim Do-yoon). Sur la route, un couple effrayé arrête la voiture, ils veulent qu'on les prenne pour se rendre sur le port.

Les zombies sont en train de décimer la Corée du sud. En une journée, tout a basculé explique un journaliste, personne ne sait comment s'est arrivé, on fait allusion à Busan – comme un rappel du film précédent du cinéaste – des rumeurs prétendent que c'est le seul endroit où l'on peut se réfugier. Le capitaine doit embarquer avec la famille pour le Japon, mais le navire de guerre qui les héberge ira à Hong Kong.

On a vu un zombie se mettre en action, lui aussi comme ses nombreux congénères a une mission. Dans ce navire, on découvre la transformation inquiétante d'un homme contaminé en zombie. Il y a ici dans cette courte scène un strict aspect documentaire, comment la métamorphose se produit, comme l'horreur arrive sous les yeux de la sœur et de son fils, qui ne vont pas faire long feu. Quatre ans séparent ces deux missions.

Si Jun-saek et Chul-min, avec deux autres, retournent en Corée c'est pour aller récupérer un magot. De nuit, pour ne pas réveiller les zombies. Ils sont sensibles au son comme à la lumière. La mission Dollars dans un camion commence bien, l'une des comparses étaient chauffeur de taxi, elle conduit lentement et sait parfaitement où aller. Mais comme je l'écrivais plus haut, par chance tout ne se passe pas du tout comme prévu.

La judicieuse idée de Peninsula est de séparer les deux beaux-frères. Chul-min va être capturé par une bande de mercenaires qui le jettent dans une arène, il devient gladiateur, comme d'autres prisonniers. Les bêtes féroces sont des zombies. Tout simplement. Cette partie du film est un hommage tout à fait assumé au dernier Mad Max de George Miller. Elle tourne en parallèle avec l'aventure de Jun-saek.

Lui rencontre deux gamines et leur mère. La plus âgée des filles est une as du volant et la plus jeune est spécialiste pour distraire les zombies quand passe leur bolide. C'est très beau dans ce noir complet dans cette ville de voir des effets de lumière, des couleurs bariolées, apparaître pour obtenir l'attention des ces abrutis de zombies. On est presque dans un jeu vidéo (enfin, j'imagine, je ne joue pas aux jeux vidéos).

Chul-min et Jun-saek découvrent avec étonnement que des survivants à la catastrophe sont là. Pas tout à fait prêts à les accueillir. C'est une nouvelle société qui s'est créée avec des règles que les deux hommes, exilés pendant quatre ans, doivent apprendre. Hormis certains écueils (la fin qui n'en finit pas, les moments suspendus avant de s'enfuir), tout cela fait preuve d'un cinéma d'action en pleine forme, sans aucun moment de répit, sans aucun moment d'ennui.

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