mardi 27 octobre 2020

Trois films des débuts de Joris Ivens

Joris Ivens a promené sa caméra en 1927 dans les rues de Paris, en 1928 dans un port hollandais pour filmer un pont et en 1929 à Amsterdam pour se confronter à la pluie. Trois films courts comme autant de manière d'apprendre à utiliser sa petite caméra. On voit d'ailleurs dans Le Pont le cinéaste, bien jeune alors, se filmer avec sa caméra à la main. Tout n'est pas encore vraiment passionnant dans ses trois films de jeunesse, ce sont des galops d'essai mais avec chaque fois une volonté de Joris Ivens de trouver des rimes à ses plans filmés ici et là, des mouvements et des mécanismes.

Les oppositions sont mises en valeur pour créer ces rimes, oppositions en la rondeur des roues et le rectiligne du pont, des rails. Tout est bon pour créer du mouvement dans ce montage syncopé. Cela fonctionne pour les trois films Dans Etudes des mouvements à Paris, il se contente de poser sa caméra pour enregistrer en image les voitures dans les rues, mais avec déjà les ronds qui se fracassent avec les lignes, soit tout simplement les roues des véhicules dans les rues droites de la ville Lumière.






Le Pont que c'est le plus remarquable, l'art de Joris Ivens est le plus visible. Il apprend à cadrer dans des endroits réduits où peu de lumière peut apparaître. Au bord du pont, des essieux, des tampons entre les wagons pour arriver à des plans abstraits, des images de grilles métalliques qui découpent l'espace pour le recréer dans un symétrie en mouvement constant. Il se dégage ainsi une certaine grâce, une beauté dans tout cela. Le tout sans aucun son ni commentaire pas même dans des cartons en intertitres, comme je le disais au sujet d'autres de ses films, c'est du documentaire poétique.



















Dans La Pluie Joris Ivens offre un récit des effets de la pluie sur la ville et ses habitants. D'abord il filme le temps clément, le soleil, la vie normale. Puis un gros nuage annonce la pluie, le vent ensuite, les première gouttes, Ce qu'il remarque est simple, la pluie organise un écran entre le paysage et le spectateur. Ce sont surtout des films d'observation, comme des puzzles dont il filme les pièces. L'ensemble des plans dans ce montage ultra rapide (Joris Ivens a bien regardé les films d'Eisenstein, surtout La Ligne générale) composent une idée mentale. Pas neuf mais efficace.











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