samedi 15 août 2020

J'ai aussi regardé ces films en août


Enfin du cinéma américain ! Du gros film d'action qui tache, du road movie intimiste et du cinéma d'auteur qui aime le cinéma français.

Greenland, le dernier refuge (Rick Roman Waugh, 2020)
C'est pour l'instant le seul film d'action, un gros film puisqu'il y a Gerard Butler, le seul acteur hollywoodien qui sache aussi bien grogner quand il n'est pas content. Et souvent dans Greenland n'est pas content. Il faut dire qu'une comète s'écrase sur la notre planète petit à petit, parfois des petits cailloux, parfois des énormes morceaux de roche en incandescence qui détruisent tout sur leur passage. Gerard Butler, un soir de barbecue avec des gentils voisins, reçoit un coup de téléphone lui annonçant qu'il fait partie des futurs rescapés. « Tu fais un métier utile, t'es ingénieur » lui dit un voisin dépité de pas être appelé, il doit exercer une profession « non essentielle ». Gerard Butler grogne et sa femme crie de devoir partir avec leur fils. Destination le Groenland là où l'armée américaine a construit des bunkers pour se réfugier (c'est sans doute pour ça que Donald Trump veut acheter l'île). Seulement voilà, tout ne se passe pas comme prévu. Le fiston est diabétique et l'armée considère l'enfant comme un fardeau. Le but du jeu du film est de parcourir le trajet Géorgie – Groenland en SUV. Ça grogne beaucoup, ça fait des petits cris perçants, ça perd ses doses d'insuline. Nos trois personnages se perdent, se retrouvent, ça lorgne du côté de La Guerre des mondes version Spielberg. C'est follement amusant, les effets spéciaux de destruction de la Terre sont mal fichus. Mieux que ça, le Président américain n'apparaît pas dans le film, on parle de théorie de l'évolution, on n'évoque pas Dieu. Un film donc hautement recommandable.

Light of my life (Casey Affleck, 2017)
Atmosphère post fin du monde, tendance grisaille, tendance cinéma indépendant avec peu de décors quelques maisons isolées et désertées, beuacoup d'arbres surtout la forêt de Colombie Britannique qui permettent de rappeler les peurs enfantines – on ne sait jamais ce qui peut surgir de la forêt. Un père et sa fille seuls au monde qui fuient les hommes, surtout quand ils paraissent inoffensifs. Le film est très simplement construit : des longues séquences de discussion placide et philosophique entre le père et la fille, ça commence par une histoire pour s'endormir, ça continue sur le harcèlement sexuel, ça se poursuit sur les règles etc. Entre chaque discussion, un nouveau lieu où on se calfeutre, où on prévoit un plan pour s'échapper. Enfin la fuite de ses hommes. L'évolution du récit va de l'anodin au grave, du grand calme au meurtre. Ça se veut cinéma d'auteur en mode explosion des clichés, ça y parvient parfois. Mais comme Greenland, je suis tellement en manque de cinéma américain que ça passe.

The Climb (Michael Angelo Covino, 2019)
Entre entendre une chanson de Gilbert Bécaud et voir Judith Godrèche le temps de quelques plans, je ne sais ce qu'il y a de plus bizarre dans The Climb. Certes le personnage de l'actrice meurt vite mais il enclenche cette fiction étalée sur plusieurs années qui commence dans l'arrière pays niçois (le seul endroit où un conducteur de 2CV rouge pratique les arts martiaux israéliens) et se termine dans un village de Nouvelle Angleterre. Ça commence avec du vélo et ça se termine avec du vélo. Entre les deux, durant toutes ses années Kyle et Mike vont tout faire pour se détester puisqu'ils sont les meilleurs amis du monde. Plus que Eric Rohmer, Claude Sautet ou Pierre Etaix (on voit un extrait du Grand amour), j'ai pensé à Hal Hartley (avec tout ce que je n'aime pas dans ses films) et Richard Linklater (avec tout ce que j'aime dans ses films). Soit un goût pour les plans séquences, pour les chansons inconnues et incongrues, pour les longues ellipses où l'on doit reconstituer plusieurs années de la vie de nos deux tocards. Le film est parfois violent dans les sentiments qu'ont les deux hommes mais le duo de cinéaste – scénaristes – acteurs tient bon la route. J'attends leur prochain film.

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