vendredi 21 août 2020

Fantômes contre fantômes (Peter Jackson, 1996)

Mes rapports avec l’œuvre, les films et le cinéma de Peter Jackson sont limpides : je me suis ennuyé devant tous ses films. J'ai atrocement souffert devant les trois parties du Seigneur des anneaux (tu me diras, pourquoi être allé les voir, je ne répondrai pas), même ses anciens films, ceux tournés aux antipodes me laissent sur ma faim. Seul Fantômes contre fantômes m'amuse, et encore il m'est arrivé dans les quelques fois que j'ai vu le film de m'ennuyer.

Si j'étais un peu taquin, je dirais que j'aime parce que Robert Zemeckis a produit le film. La présence de Michael J. Fox la star des Retour vers le futur et de Jake Busey le terroriste de Contact, le fort en gueule de Starship troopers, me plaît. Ils sont ennemis dans Fantômes contre fantômes, Frank Bannister (Michael J. Fox) est un charlatan qui profite du deuil des gens pour leur proposer de venir chasser les esprits défunts qui pourraient hanter leur domicile.

Car dans Fantômes contre fantômes, les ectoplasmes existent. Ils sont donnés comme réels ce qui élimine immédiatement une potentielle démence de Bannister. Aux yeux de ses voisins et connaissances, il est un escroc mais Peter Jackson montre qu'il parle à deux fantômes. Comme dira quelques années plus tard le garçon de Sixième sens, je vois des morts. En l'occurrence deux gars décédés à des époques différentes, l'un coincé dans les années disco, l'autre plus récent, un grand noir et un blanc binoclard.

Sans suspense dans son prologue, ou alors un suspense comique digne de S.O.S. Fantômes, on apprend que ce sont ses associés. Ils se glissent chez les gens, font quelques tours plutôt gentils, soulever des objets, léviter un bébé, rien qui ne porte vraiment à conséquence. Parce que Bannister fait de la pub, directement au cimetière (et non pas à la télé comme l'équipe des Ghostbusters ou Beetlejuice), les endeuillés l'appellent parce que la mort ne leur va pas si bien.

Le ton de comédie est plaisant mais dans une maison voisine, une présence sinistre hante les murs, soulève les tapis, fait peur aux deux habitantes avec une grande violence. Les effets spéciaux pour cette faucheuse qu'incarnera Jake Busey sans effets spéciaux sont le must du film. Ce sont comme des ombres furtives et rapides, des apparitions sombres toutes allongées, loin du comique troupier (littéralement lors d'une scène de cimetière) des autres fantômes.

Avec une jeune veuve qu'il a escroqué, la Docteur Lucy Lynskey (Trini Alvarado), il va partir à la chasse à la faucheuse. Lucy avait fait appel à Bannister malgré les réticences de son mari, mais le mari a été fauché. Il erre comme tous les autres, incapable de causer à Lucy. Et le mari est du genre pénible, prétentieux, alors on est un peu content qu'il soit mort mais en tant que fantôme il est encore plus pénible (là aussi ça passe par un certain comique enfantin).

Petit à petit le film se transforme, il devient bien plus sombre quand la faucheuse annonce son dessein : ce Bartlett, passé par la chaise électrique était un serial killer. Il voulait battre le record de morts de son vivant (avec succès). Il veut désormais revenir pour battre à nouveau le record actuel, dépassé la quarantaine d'assassinats en marquant le front de ses victimes au cuter. Seul Bannister voit les chiffres des futures victimes quand elles sont encore vivantes, seul lui les voit passer dans l'au-delà.


Le rythme s'accélère progressivement quand la complice de Bartlett est révélée, quand la chasse s'intensifie, quand les souvenirs reviennent à Bannister. Peter Jackson est meilleur dans cette frénésie d'informations qu'il donne, dans ce montage alterné entre plusieurs réalités, entre le passé et le présent, entre les vivants et les morts. Jake Busey en fait des tonnes tout comme cet espèce de flic intransigeant, un grand sec en uniforme complètement délirant et limite facho que joue, avec jouissance et grandiloquence Jeffrey Combs. Ce sont les deux atouts du film.



























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