mardi 26 février 2019

L'Héritage de la chouette, 11 Misogynie (Chris Marker, 1989)


Erotisme, désir, jouissance, trois mots qui commencent cet épisode sur le sexualité des hommes et des femmes, dans toutes les combinaisons possibles avec cette vieille mythologie à l'appui de l'être humain à deux sexes, quatre bras et quatre jambes, scindé en deux et qui passe sa vie à chercher sa moitié. On a tous appris ça en cours de philosophie mais mon professeur se garder bien de développer une autre combinaison qu'homme / femme.

Giulia Sissa, engoncée dans le bleu de sa chouette telle une petite fée bleue, évoque les amours saphiques tout autant que les amours homosexuelles. Seules ces dernières étaient vouées à la philosophie et elle fait le lien, étonnant et inédit, entre l'érotisme et l'amour du savoir. Les femmes ne faisaient pas partie des convives du symposium (pour revenir au premier épisode de la série) si ce n'est comme divertissement alors que les jeunes hommes apprenaient des plus anciens.

L'attirance pour l'art grec est passé au 19e siècle par l'érotisme des statues, par les nus, par les peintures, par les masques. C'est en Allemagne avec Winkelmann que cet érotisme a été créé, un érotisme éloigné de la jouissance, bien évidemment tel qu'on la conçoit. La sexualité est cachée, elle est dans la maison et invisible. La sexualité est féminine et la femme est la Reine à la maison, alors que l'érotisme est masculin et l'homme est exposé dans les musées.


Tout ça ne satisfait pas Angélique Ionatos qui a du mal à se contenter d'une culture où la femme serait cantonnée à rester la souveraine de son foyer, où elle serait tyran de ses fils et de ses époux. Hippocrate disait que cela était à cause de l'utérus qui se déplace dans le corps de femme, sans cesse, sans rémission. L'époux est un animal politique selon Aristote, tyran avec ses esclaves, roi avec ses enfants et démocrate avec sa femme. Le mari est élu chef de famille tous les ans bien qu'égal à sa femme.











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