Si
Eddie Murphy reprise sept ans plus tard son personnage d'Axel Foley,
c'est aussi parce que sa carrière bat de l'aile, peu de films, peu
de succès au box-office. John Landis, dont la carrière n'était
plus non plus aussi florissante que jadis, est enrôlé pour tourner
Le Flic de Beverly Hills 3. Valeur sûre pour Eddie Murphy,
les deux hommes ont travaillé ensemble pour Un fauteuil pour deux
et Un prince à New York. A part Eddie Murphy et Judge
Reinhold pour son personnage de Billy Rosewood, plus grand monde ne
reste des films précédents. On affirme que Taggart a pris sa
retraite, aucune nouvelle de Bogomil (il était pourtant devenu un de
ses proches), Paul Reiser qui jouait un équipier de Foley à Detroit
n'est plus là et le capitaine Todd (Gil Hill) meurt dès le début
du film dans les bras d'Axel.
C'est
justement la raison pour laquelle Foley retourne à Beverly Hills. Il
a découvert quelques indices pointant vers un parc d'attraction
nommé Wonder World qui va devenir le décor quasi unique du film. Ce
parc, dirigé par un homme nommé Uncle Dave (Alan Young), est la
caricature puérile et stupide du divertissement américain, tout en
couleurs pastel, constellé de peluches géantes d'animaux (avec des
hommes dedans) aux formes rebondies et d'attractions « catastrophe ».
Le critique du Monde Jean-François Rauger se démène comme un beau
diable depuis deux décennies pour faire du Flic de Beverly Hills
3 un grand film politique précisément à cause de ce qu'il
considère comme une franche critique du divertissement. Partout
ailleurs, il est considéré comme un navet ou un échec assez
cuisant pour le duo Landis Murphy.
L'autre
sujet un peu développé dans le film est celui de la
vidéo-surveillance. Le super méchant du film Ellis DeWald (Timothy
Carhart), l'homme qui a tué de sang froid le capitaine Todd, est le
patron d'une société de surveillance. Il s'apprête à recevoir
d'ailleurs une récompense pour son travail jusqu'à ce que Foley
vienne perturber la cérémonie en clamant haut et fort, dans une des
scènes les plus drôles, que non seulement DeWald est un meurtrier
mais que son système prétendument développé n'est qu'une arnaque.
Mais c'est surtout deux mondes qui s'affrontent que John Landis met
en avant, le monde infantile des attractions et celui de Big Brother,
il les compare, les assimile, il affirme que l'un est le revers de
l'autre, il explique que cette débilité profonde a créé des
monstres à l'image de ces deux enfants capricieux qui embêtent Axel
dans le parc.
S'il
ne reste que Billy et Axel pour combattre un fou furieux de la
surveillance, on retrouve Bronson Pinchot toujours dans le rôle de
Serge l'homme qui fait des expresso au zeste de citron, cette fois il
vend des armes avec une déconcertante décontraction. Il présente à
Axel et Billy ses pubs avec des filles à forte poitrine qui manient
des armes « couteau suisse » (les mitraillettes servent
aussi de micro-ondes ou de lecteur de CD), pub qui fait penser à
celle regarderont Samuel L. Jackson et Robert de Niro au début de
Jackie Brown, le fameux
Chicks who love guns. Le film vaut aussi pour ses
cameos. George Lucas est un client qui se fait voler son tour au
manège, Barbet Schroeder se fait remet les clés de sa voiture de
sport à Axel qui en profite pour se tailler vite fait, Joe Dante est
gardien de prison, John Singleton un pompier, et aussi il fait venir
Ray Harryhausen, Arthur Hiller dans la scène du bar où Foley
téléphone juste après qu'Uncle Dave se soit tiré dessus.
La
plus importante nouveauté est l'arrivée d'un personnage féminin
afro-américaine. Dans les deux précédents Flic de Beverly
Hills, Eddie Murphy était entouré de femmes Blanches, que ce
soit sa vieille amie Jennie directrice d'une galerie d'art dans le
1er, la terrible Leslie Nielsen ou la fille de Bogomil dans le 2ème.
Janice (Theresa Randle) travaille dans le parc à l'attraction
« Alien attack ». Axel se rend dans son bureau comme on
rentre dans un moulin. Il va trouver en elle une alliée sûre, elle
a bien compris que quelque chose ne tourne pas rond. Elle présente
Uncle Dave à Axel. Elle lui fournira les plans des tunnels pour
tendre un piège à DeWald et ses sbires lourdement armés. Et comme
le suggère le plan final, une idylle pourrait s'amorcer entre elle
et lui. Axel Foley n'avait eu de romance dans aucun des trois films,
si ce n'est à ce moment précis quand se termine la trilogie.
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