mardi 17 janvier 2017

Conan le Barbare (John Milius, 1981)



C’est aujourd’hui l’anniversaire de James Earl Jones. Le vénérable comédien a 86 ans. Plus encore que son Darth Vader dans les Star Wars depuis 40 ans, dont il fait la voix sans en être le corps, c’est son personnage de Thulsa Doom dans Conan le Barbare qui m’a toujours plu. L’un des méchants du cinéma les plus forts qui existe, un personnage que je trouve bien plus construit que celui d’Arnold Schwarzenegger. La première apparition dans le film de Thulsa Doom est la scène d’ouverture, celle du massacre du village de Conan, alors enfant, sous la neige. De féroces guerriers à cheval, lourdement armés de leurs épées de fer forgé, de massue et autres instruments de cette âge reculé, trucident, tranchent les membres, assomment et brûlent les maisons. Il ne reste que Conan et sa mère. Thulsa Doom enlève alors son heaume et révèle une longue chevelure noire. Son visage est sans expression mais ses yeux sont perçants et d’un coup d’épée tranche la tête de la mère sous le regard de l’enfant, non sans oublier de s’emparer du sabre avec lequel elle tentait de se défendre.

Pour Conan, c’est le début d’une longue vie d’esclavage. Avec d’autres prisonniers enfants récoltés dans la razzia de Thulsa Doom, ils sont emmenés à tourner une roue jusqu’à leur mort. L’enfant Conan sera le seul survivant, et cette torture pendant des années lui forge ce corps que prête Arnold Schwarzenegger. Ses maîtres lui confèrent une autre tâche, il sera un gladiateur qui élimine tous ses adversaires. Il deviendra fameux, puis libéré, il partira par monts et par vaux pour se venger de la mort de ses parents, cela le conduira jusqu’à Thulsa Doom devenu un Dieu vivant. Dans cette quête, il s’alliera avec un homme et une femme. Subtotaï (Gerry Lopez) est un voleur de grands chemins et Valeria (Sandahl Bergman) une aventurière. Conan, après une première expérience désastreuse avec une femme sorcière, va tomber malgré tout amoureux de Valeria. Ils acceptent de délivrer la fille d’un roi (joué par Max Von Sydow) dans une tour surplombée de sculptures de deux serpents qui se font face et s’avalent l’un l’autre. Conan se rend compte qu’il est tombé sur la secte de son ennemi.

La description de la secte fondée par Thulsa Doom repose sur une vision typique de l’héroic fantasy. Des sacrifices humains, des jeunes filles à moitié nues, des guerriers aux longs cheveux et aux armures imposantes, des décors imposants avec des colonnes majestueuses dans une caverne. Et les sbires qui transportent pour les serpents géants et sacrés des corps humains cuisinés. Dans ce monde de magie noire, j’aime autant la scène où Thulsa Doom se transforme en serpent que celle de la résurrection de Conan après avoir été crucifié au milieu du désert, des incantations récitées par un sorcier (Mako) et un combat avec les forces de la Mort. Le dialogue final de Thulsa Doom est le pilier du film, celui qui met à plat le lien indéfectible entre le héros et son ennemi, entre la proie et le prédateur. Je ne résiste pas au plaisir de livrer ces répliques que Thulsa Doom donne à Conan. « Tu es venu à moi, mon fils. Car qui est ton père à présent, si ce n’est moi ? Qui t’a donné la volonté de vivre ? Je suis la source vitale d’où tu jaillis. Moi parti, tu n’aurais jamais été. Que sera ton monde privé de moi ? Mon fils. Mon fils. » Conan le Barbare est l’un de mes films préférés et je crois que c’est grâce au génie de James Earl Jones.





























2 commentaires:

Jacques Boudinot a dit…

Difficile de se faire un avis sur Conan:
lent et contemplatif, ce qui, suivant le jour où on
le voit, peut-être une qualité ou un défaut.
La création artistique du film est très réussie,
la musique de Poledouris inspirée, mais Milius
n'est quand même pas un bon cinéaste :
son Dillinger tient grâce au casting, qu'en au
Lion et le vent, c'est du vent justement.
Une vraie surprise d'apprendre que c'est
un de tes films préférés. Il faut que tu lises
L'arabe du futur tome 3, Riad Sattouf y fait un récit
hilarant de sa découverte du film.

Jean Dorel a dit…

ça ne m'étonne pas de Riad, j'adore ses récits.