jeudi 13 février 2020

The Big hit (Kirk Wong, 1998)

Pendant quelques années, Mark Wahlberg a tourné sans se soucier de son image et a fait des bons films. Depuis The other guys d'Adam McKay en 2010, l'acteur s'est fourvoyé dans de sombres navets, des films édifiants où ses « valeurs » familiales sont mises en avant. Plus jamais il ne joue un bad guy comme dans The Big hit, l'une des rares comédies d'action réussies d'un cinéaste de Hong Kong (cette terrible période de la rétrocession où ils pensaient s'épanouir à Hollywood tels John Woo, Tsui Hark, Stanley Tong).

Comme un souvenir de film de kung-fu, Melvin (Mark Wahlberg) s'entraîne aux arts martiaux avant de rejoindre ses trois comparses dans les vestiaires. Les voilà tous à poil à se vanner gentiment, une bonne bande de potes. Tous amoureux de leurs corps et de leur musculature, ils se contemplent et s'admirent les uns les autres dans une courte scène d'érotisme empreinte d'ironie. Crunch (Bokeem Woodbine), Vince (Antonio Sabato Jr), (Cisco) Lou Diamond Phillips, sorti de sa retraite après La Bamba avant d'y retourner).

Habillés, les maillots moulants semblent devenir des cuirasses, des boucliers, ils masquent leur personnalité. On les prend pour des simples potes de gym (à la limite des gym queens), en vérité sous l'armure, ce sont des tueurs à gage. Preuve à l'appui, Kirk Wong filme une scène dantesque où les quatre hommes vont éliminer un quelconque ponte de la mafia. Ce qui importe c'est la joyeuse chorégraphie des combats et la destruction des décors dans cette attaque puis leur évacuation rocambolesque où absolument rien n'est réaliste.

Quand il s'agit d'aller chercher le paiement, Cisco affirme au commanditaire qu'il a tué la cible, alors qu'on sait bien que c'est Melvin l'auteur du coup de flingue fatal. Mais Melvin s'écrase sous le sourire narquois de son compère. Car Melvin a beau être un tueur à gages, il a peur de déplaire. Le pauvre couillon se fait manipuler par Cisco tout comme par sa maîtresse Paris (Avery Brooks) qui ne se prive pas de lui demander de l'argent pour lui prouver qu'il l'aime « tu ne veux pas me déplaire » dit-elle.

La combine fonctionne chaque fois. Il se laisse marcher sur les pieds et dans son couple « officiel » aussi. Sa fiancée Pam (Christina Applegate) ne connaît pas l'activité réelle de Melvin, comme dans True lies Jamie Lee Curtis ignorait celle d'Arnold Schwarzenegger. Sam manipule tellement son Melvin qu'elle n'a pas dit à ses parents (Elliott Gould et Lainie Kazan en roue libre absolue, un couple hilarant si on aime la cabotinage) qu'ils sont fiancés, ni que Melvin est goy. Justement quand commence la machination, les parents de Pam débarquent chez eux.

On est ici dans une vie d'apparence tranquille, le genre de lotissement où les maris passent la tondeuse le samedi. Melvin lui cache tout et fait croire qu'il est faible. Mais la machination de Cisco se met en marche : il a enlevé une jeune femme Keiko Nishi (China Chow), fille d'une riche homme d'affaire japonais. Seulement voilà, rien ne va fonctionner comme prévu parce que le patron de Cisco est un ami du Japonais. Changement de braquet, Cisco va faire croire que tout cela est l’œuvre de ce pauvre Melvin qui ignore tout du rapt.

Il pensait tellement passer un week-end tranquille qu'il est surprend dans une tenue décontractée quand tout les truands du coin, dont ses collègues, commencent à la canarder. Sa chemise ouverte pendant presque tout le film montre qu'il n'a pas eu le temps d'enfiler sa cuirasse, contrairement à Cisco. Il n'est plus le tueur à gages mais la proie, ce qui n'empêche pas de dézinguer à tout va, parfois sans s'en rendre compte. Petit à petit, il va comprendre dans quel piège on l'a fourré et c'est la jeune kidnappée qui va être son plus précieux soutien.


Toujours dans la dissimulation, il doit faire face à d'autres ennemis plus dangereux que Cisco et sa bande. Le registre comique de The Big hit est déployé avec Pam et ses parents qui sont comme des éléphants dans un magasin de porcelaine, chaque fois ils ne comprennent rien à la situation. Le plus drôle est le loueur vidéo (Danny Smith) ce geek harcèle Melvin régulièrement avec des coups de fil rageurs pour qu'il ramène la VHS de King Kong lives. Le pauvre va tellement épuiser Melvin que son vidéo club sera entièrement détruit dans la baston finale. Débarrassé de tout le monde, des subterfuges, il vit pour la première fois.




























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