vendredi 10 janvier 2020

Le Flic de Hong Kong 2 (Sammo Hung, 1985)

Ça me fait du bien de me replonger dans ces comédies cantonaises que j'avais déjà chroniquées sur mon ancien Blog AsieVision. Certes, ce ne sont pas les plus élégantes comédies qu'on puisse voir, ça vole rarement très haut, mais j'aime beaucoup cette troupe des Five Stars. Pendant des années, la Golden Harvest a misé sur Sammo Hung, Stanley Fung, Richard Ng et les autres Charlie Shin, Eric Tsang. Ils en ont fait des suites, des variations des crossovers jusqu'à l'épuisement.

Puisque je parle de casting, dans Le Flic de Hong Kong 2, le rôle du bellâtre tenu jusqu’alors par Charlie Shin, qui n’apparaît qu’au début, est dévolu à Michael Mui. Ce dernier aussi insipide que son prédécesseur joue exactement la même partition. Il marque aussi le retour de John Sham dans un numéro de cabotineur comme lui seul sait en faire (ici, il ouvre la porte en chantant de l'opéra chinois vêtu d'une chemise de nuit aux manches d'une longueur exagérée).

Comme il faut bien se faire plaisir, la troupe part cette fois à Pattaya en Thaïlande. Ce qui donne droit au meilleur gag en début de film, sur la plage, les garçons sont bien décidés à draguer quatre filles (Sandra Ng dans son premier rôle, Kara Hui entre autres) et construisent un tunnel sous le sable tandis qu'elles bronzent. Près du but, Sammo Hung saute sur le tunnel qui s'écroule. Tout le monde s'écroule. Qu'est-ce qu'on savait rigoler dans les années 1980.

Comme dans Le Flic de Hong Kong, les filles restent l'obsession du quintet. Seul Sammo Hung ne drague pas outrageusement parce qu'il est persuadé après leur aventure japonaise d'être devenu le petit ami de Barbara (Sibelle Hu). Elle lui fera rapidement comprendre que ce n'est pas le cas. Elle est amoureuse de Jackie Chan dont les quelques séquences sont totalement détachées du reste. C'est d'ailleurs de plus en plus étonnant de voir que Sammo Hung et son scénariste Barry Wong n'en avaient absolument rien à faire de la cohérence du récit.

Après la Thaïlande, ils reviennent à Hong Kong pour protéger une jeune actrice, Miss Wong (Rosamund Kwan). L'actrice débutante joue un peu le même rôle dans les films de Sammo Hung que Maggie Cheung dans ceux de Jackie Chan, l'ingénue qui va être prise des les rets des aventures des ses protecteurs. Il faudra qu'elle attende encore quelques années pour prendre le rôle de Tante Yee dans Il était une fois en Chine et ses suites. Ici, elle joue une comédienne qui doit interpréter Roméo et Juliette au théâtre.

Le film met aussi en scène Michel Yeoh en instructrice de judo qui fout la pâté à Richard Ng mais se fait laminer par Sammo Hung. Les combats restent le clou du film et de la série. Jackie Chan, Yuen Biao et cette fois Andy Lau, lui aussi débutant, arrivent en débardeur pour se battre. Le scénario est retors puisqu'ils vont devoir protéger un parrain de la mafia contre trois dangereux assassins (l'un d'eux est joué par Kurata Yasuaki, vétéran des films de kung-fu de la Shaw Brothers).


Chaque acteur a droit à son ennemi mais Sammo Hung reste maître de ses chorégraphies. Il y en a peu mais elles restent d'une brutalité inouïe mais d'une précision qui laisse le souffle coupé. Chaque fois je me demande comment il pouvait faire ça, les combats sont des splendeurs de mise surtout à côté des gags de potache qu'il propose dans le reste du film (l'un des plus énormes est le dernier avec la sortie d'un ascenseur de tout le gratin de la Golden Harvest, impressionnant).
























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