lundi 6 janvier 2020

Ladyhawke (Richard Donner, 1985)

Ça a failli être une mode dans les années 1980 et, heureusement, ça s'est assez vite arrêté, demander à des musiciens de rock progressif anglais de faire des musiques de film, on a eu Peter Gabriel pour Birdy d'Alan Parker (c'est lui qui a commencé en illustrant Pink Floyd The Wall), Mike Oldfield pour La Déchirure de Roland Joffé et Alan Parsons pour Ladyhawke. Des années plus tard, je reste circonspect devant cette alliance du film médiéval (c'était aussi une grande mode) mâtiné de légendes plus fantaisistes les unes que les autres et d'un rock sirupeux plein de guitares et de claviers.

C'était tout ce que j'avais retenu de Ladyhawke, ce mélange qui avait dû passer pour une super bonne idée des pontes de la 20th Century Fox et qui s'avère la plupart du temps risible. En tout cas dans les premières minutes quand Matthew Broderick est tout seul dans le film. J'aime beaucoup l'acteur, enfin, j'aimais beaucoup sa bonne bouille quand il était tout jeune, c'était le temps glorieux de La Folle journée de Ferris Bueller, de Wargames, de Biloxi Blues puis de Torch Song Trilogy. Matthew Broderick représente, plus que n'importe quel jeune acteur hollywoodien d'à peu près mon âge, mon adolescence.

Il est don tout seul dans son personnage de Philippe Gaston surnommé la Souris parce qu'il est si fin, si agile qu'il parvient à s'évader de toutes les geôles. Preuve à l'appui en ce début de film où l'ambiance est posée immédiatement. On est dans un château fort où l'on pend les manants et les prisonniers à tour de bras. On ne rigole pas avec l'injustice. La Souris vient justement s'y soustraire en creusant un minuscule tunnel pour s'évader. Et voilà l'acteur en train de commenter toute l'action sur un ton badin. C'était la botte secrète de Matthew Broderick, ces petits airs de gamin sage qui fait des bêtises.

On est dans un monde vite reconnaissable. Un château fort où règne un tyran. Ce affreux jojo est un évêque. Je ne sais pas si c'est si fréquent que ça un évêque qui a le rôle du super méchant, on s'attend plutôt à un sorcier, mais le film y va franco dans la charge, c'est plutôt agréable de voir un homme d'église tenir le rôle d'un parfait salaud, d'un hypocrite, d'un homme jaloux et revanchard. Ici c'est John Wood qui s'y colle. L'acteur britannique était déjà dans Wargames (là encore le studio a voulu reformer le duo avec Matthew Broderick). Il joue un méchant tout vêtu de blanc mais à l'âme noire.

Cette âme noire l'a poussé deux ans auparavant à jeter un sort sur Isabeau d'Anjou (Michelle Pfeiffer) et à l'homme qu'elle aime Etienne de Navarre (Rutger Hauer). Le jour, elle est devenue un faucon (traduit par aigle dans les sous-titres français), la nuit, il se transforme en loup noir. Ainsi, jamais plus ils ne peuvent se voir. Et le petit Philippe Gaston met du temps à comprendre. Il faut l'excuser, personne ne lui a pas expliqué. Le but du jeu est que déjouer le sort et de punir l'affreux évêque. Ce qui sera fait avec l'aide d'un vieux moine (Leo McKern) qui vit, depuis cette sombre transformation, dans un château en ruine.


Ce qui a le plus mal vieilli dans le film, n'est pas seulement la musique mais aussi toutes les scène de sabre. Richard Donner n'était visiblement pas à l'aise. Le pire est la scène sur le lac gelé où les personnages manquent de se noyer. Le film est tourné entièrement en extérieur, dans les bois et forêts d'Italie, ce qui en dit long sur la production du film (petit budget). Finalement, ce qui reste le meilleur est Matthew Broderick tant que son personnage cherche à s'enfuir, tant qu'il glisse entre les épées des méchants, tant qu'il a peur la nuit comme le jour. Dès qu'il aide à rompre le sort, le film s'enfonce dans une mièvrerie sans fin.
























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