mercredi 19 octobre 2016

Olli Mäki (Juho Kuosmanen, 2016)

Ça faisait un bon bout de temps que je n'avais pas entendu du finnois au cinéma. D'ailleurs même Aki Kaurismäki tourne en français (il devient quoi ?). Le titre original est Hymyilevä mies (l'homme qui souriait), le titre anglais est The Happiest day in the life of Olli Mäki et en France on se contente du nom du personnage principal, Olli Mäki, ne serait-ce que parce que ça peut évoquer justement Aki Kaurismäki. Un biopic tiré d'une histoire réelle, on voit en fin de film Olli Mäki et son épouse Raija croiser les acteurs qui les interprètent.

Un biopic certes mais qui se déroule que pendant quinze jours de la vie d'Olli (Jarkko Lahti) en août 1962. Ce mois-là, le samedi 17, il doit faire un match de boxe, catégorie poids plume et Elis Ask (Eero Milonoff) son entraîneur a des exigences : il doit faire moins de 57 kg d'ici là. Elis a organisé ce combat international, le premier en Finlande où Olli doit affronter un Américain Davey Moore (John Bosco Jr), un boxeur noir qui est accueilli comme une star par les Finlandais. Elis est lui-même un ancien boxeur professionnel fasciné par les USA et convaincu d'être l'ami de Frank Sinatra.

Le rythme de la première partie du premier long-métrage en noir et blanc de Juho Kuosmanen est trépidante, tout en scènes très courtes où tout le gras des dialogues, des attentes, des regards sont éliminés. L'esthétisme de la reconstitution de 1962 m'a fait pensé au Péché suédois de Bo Widerberg. On file à un mariage et Olli conduit la gironde Raija (Oona Airola) jusqu'à la cérémonie. Il ne le sait pas encore mais il va tomber amoureux d'elle, il sourit, elle se baigne dans un étang, il la regarde. Là, il décide qu'elle viendra avec lui à Helsinki où Elis Ask doit l'héberger et l'entraîner.

La tronche d'Elis quand il découvre que son champion est venu avec sa petite amie vaut le détour, tout comme celle de sa femme Laila (Joanna Haartti). Si cette dernière est mécontente pour l'organisation de la maisonnée (faut virer les 4 enfants de la chambre pour faire dormir le couple), Elis s'inquiète pour la concentration du boxeur. Et effectivement, entre deux passages sur le ring, deux séances de sauna et deux réunions avec les sponsors qui le prennent en photo pour une pub en costard, Olli sourit béatement en regardant sa douce. Ils se dévorent des yeux.

L'une des belles idées de Olli Mäki est d'inclure une équipe de cinéma vient filmer cet événement finlandais. Olli, boulanger de profession venu de la campagne, a des chances de devenir une star internationale. Elis et le metteur en scène inventent la vie du petit bonhomme trapu, maigre et déjà dégarni. Ils veulent imprimer la légende. Olli a peu d'engouement pour ces simulacres et que Elis fasse tout pour exclure Raija. En rechignant qu'on invente sa vie, Olli va enfin créer la sienne et après le combat, il épousera Raija et vivra avec elle jusqu'à aujourd'hui.

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