mercredi 15 mai 2019

J'ai aussi regardé ces films en mai


Les Crevettes pailletées (Cédric Le Gallo & Maxime Govare, 2019)
Le principe de base est un peu con, comme celui de Toute première fois le précédent film de Maxime Govare (tourné avec quelqu'un d'autre). Punir un nageur pour un propos homophobe en le forçant à entraîner une équipe de bras cassés. Mais passé ce principe, le film démarre et commence à ronronner puis au bout d'un moment s'avère très agréable. Les typages des personnages sont pas trop putassiers pour une fois, au contraire l’exubérance de chacun fait plaisir à voir dans un cinéma français qui n'aime rien tant que le centrisme forcené comme Nous finirons ensemble film macroniste. Les Crevettes pailletées s'offre le privilège du kitsch avec une fin réussie, malgré une image plate et un scénario « à l'américaine » (avec sa rupture et sa réconciliation obligées). C'est bien mieux que Le Grand bain.

Passion (Ryusule Hamaguchi, 2008)
Dans le cinéma japonais, une photographie si pauvre est rare tout comme la direction d'acteurs approximative. Mais j'apprends que ce premier film est un travail de fin d'études du cinéaste. Le film est une manière de revenir sur le plus rohmérien des cinéastes japonais et il pourrait piquer la place de leader mondial à Hong Sang-soo. Dans ce long récit de près de deux heures, la première demi-heure est la meilleure, trois fiancés en goguette qui abandonnent leurs copines pour rejoindre deux autres filles pour les consoler de la mort d'un chat. Les dialogues sont amusant, les situations banales mais jamais ennuyeuses. Le reste du film redéploie les personnages, les confrontent les uns aux autres, les met à l'épreuve de leur faiblesse. Ce sont essentiellement des discussions à deux où le cinéaste expérimente vaguement. Ça reste très dispensable.

Nous finirons ensemble (Guillaume Canet, 2019)
Tourné par d'autres (mettons Claude Chabrol), un tel scénario aurait montré tout le fossé qui sépare ces bourgeois de la réalité sociale. Les portraits auraient été féroces et le ridicule de leur vie auraient été transparents. Mais Guillaume Canet lui prétend aimer tous ces parvenus qui n'ont pas d'autres soucis que la vente d'une grosse maison en bord de plage. Ils ont des excuses, ils ne boivent que du vin blanc, sans doute bourré de sulfite, ça leur monte à la tête, ça les rend hystériques comme lorsque la femme divorcée vide la cave de son ex avec le voisin (qu'est-ce qu'on se marre). Film macroniste puisqu'il offre que des mauvaises solutions à de faux problèmes. Le film est tellement affreux, mal écrit, mal dialogué que j'ai eu parfois du mal à regarder l'écran. Le finale quand les gamins sont perdus en mer est dégueulasse. Qu'est-ce que c'est « dégueulasse » ? C'est la recherche de l'émotion permanente à grands coups de trémolo. Cette fois, et c'est très bien, Mathieu Chédid ne fait pas la musique, mais les chansons sélectionnées dans un conformisme bon teint (on les connaît toutes) semblent montées au hasard.

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