vendredi 3 juillet 2020

Baby face (Alfred E. Green, 1933)

L'une s'appelle Lily Powers (Barbara Stanwyck), surnommée Baby Face, l'autre s'appelle Chico (Theresa Harris), deux amies, l'une Blanche – la fille du patron, l'autre noire – la petite employée que le patron engueule à tout bout de champ, et elles travaillent dans un café mal famé, franchement sordide où elles se font peloter par les types qui viennent dépenser tout l'argent qu'ils viennent de gagner en alcool. C'est un bouge secret où le patron ferme la porte à l'arrivée de chaque nouveau client.

Faut dire que le patron (Robert Barrat) ne verrait pas d'un mauvais œil que sa fille, qui plaît aux clients, aille fricoter avec eux, histoire de leur prendre encore plus d'argent. Le tempérament de Lily la pousse à engueuler ce malotru, et il faut bien quelle fasse comprenne que ce patronyme qu'on lui a attribué a un sens, powers, elle va prendre la pouvoir. Elle file pour New York avec Chico, qui deviendra sa bonne pour éviter le racisme mais elle lui dit que rien ne changera entre elles, elles seront toujours des sœurs.

Avant de partir, Lily a discuté avec un vieil homme Cragg (Alphonse Ethier), il est revenu de tout et pratique Nietzsche. Il conseille à Lily de lire Nietzsche mais surtout de le pratiquer, de renoncer à l'amour et d'arriver jusqu'en haut sans prendre soin des hommes. Elle choisit un gratte-ciel, le Rockefeller et décide qu'elle va gravir tous les étages grâce à son charme. Dès l'entrée, elle parvient à convaincre le portier de la laisser rentrer parce que le lieu lui plaît et qu'elle se verrait bien travailler là.

La caméra de Alfred E. Green suivra ce parcours en filmant les étapes de cette ascension sociale avec des simples plans des étages, plus c'est haut, plus c'est les postes sont prestigieux mais rares. Elle commence en bas de l'échelle en parvenant toujours à convaincre le responsable du service en se glissant dans le bureau quand la secrétaire s’éclipse. Tout ça ne plaît pas à tout le monde, ça crée des jalousies chez les femmes. Mais plus que cela, elle va séduire chacun des hommes qui lui donne un boulot.

On reconnaît dans les premiers postes qu'elle occuper, John Wayne alors tout jeune et fringant, un rôle de quelques minutes, en bas de l'immeuble. Dès qu'elle a trouvé quelqu'un de plus important, elle le largue, non sans lui l'avoir usé jusqu'à la corde, avoir profité de ses prérogatives. Et elle monte, elle monte. Les tenues se font plus chic, les appartements plus grands, les bijoux plus somptueux et Chico reste à ses côtés observant son ascension sociale. Et enfin, elle réussit à sortir à le grand patron.


Seulement voilà, faire rendre chèvre les hommes, ça va un temps, mais l'amour revient à la charge. Lily pensait pouvoir s'en affranchir et profiter de son pouvoir de séduction, Barbara Stanwyck avec son visage défiant ces hommes qui voulaient la dominer. Evidemment, ça n'a pas beaucoup plus aux ligues de vertu qui n'ont jamais aimé voir une femme libre profiter de son corps, pendant un bon bout de temps il n'a pas été possible de voir la version que le cinéaste et l'actrice avaient tourné, aujourd'hui c'est possible.























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