mardi 15 mars 2016

J'ai aussi regardé ces films en mars (cette première quinzaine)

La Chute de Londres (Babak Najafi, 2016)
Si vous trouviez que American sniper était réac', vous n'allez pas être déçu avec La Chute de Londres. A côté du premier film hollywoodien de ce jeune cinéaste suédois, le dernier film de Clint Eastwood ressemble à un Sidney Lumet. La Chute de Londres vise à droite toute, sans aucune ironie, sans aucun second degré. Il me rappelle ces séries policières de l'ère Reagan (la pire période) où il était préférable d'abattre le suspect, forcément coupable, pour éviter un procès qui coûterait cher au contribuable. Ici, les frappes préventives sont nécessaires, mais quand elles ratent comme pour cette famille mafieuse filmée comme dans Le Parrain. La vengeance sera terrible et arrivera 2 ans après. Non pas sur le sol américain, mais à Londres, car comme on le sait, les English sont bien trop libéraux et pas foutus de contrôler les terroristes. Contrairement à Gerard Butler et Aaron Eckhart, adeptes de la course de fond, qui seuls vont défaire toute une bande de terroristes. Quels héros ! Vivement les suites au Kremlin, à Pyongyang ou à Damas.

Moonwalkers (Antoine Bardou-Jacquet, 2015)
Ce film français (malgré son casting) repose sur cette vieille idée complotiste que l'homme n'aurait jamais foulé la Lune et que Stanley Kubrick aurait tout filmé. Ron Perlman, agent de la CIA, est censé engager le cinéaste pour assurer les images, au cas où Apollo n'atteindrait pas notre satellite. Il se trompe d'interlocuteur et tombe sur un agent d'un groupe de rock minable (Rupert Grint, qui agite ses bras et roule des yeux à chaque réplique). Les scènes de trip sont tellement ringardes et sans imagination qu'elles semblent sortir du film de Terry Gilliam, Las Vegas parano de sinistre mémoire. Le film fait se croiser un acteur défoncé, un metteur en scène hippie, un gangster sculpteur de miniatures de monuments en allumettes, et un gros en slip. Comédie qui se veut rebelle, ni faite ni à faire, Moonwalkers fait sourire lors du tournage de l'alunissage dans les 10 dernières minutes. Il était temps.

Des nouvelles de la planète Mars (Dominik Moll, 2016)
Il faut 25 minutes à Dominik Moll pour que Vincent Macaigne s'incruste chez François Damiens et vienne troubler sa vie. Pendant ces interminables 25 minutes de présentation des deux personnages principaux, des personnages secondaires (le patron, les enfants, la sœur, le voisin), des lieux (le travail, l'appartement, la rue), l'impression d'une lecture primaire du scénario se fait sentir à chaque seconde. Trop de sujets abordés, aucun vraiment traités. Dominik Moll croit faire son Théorème, avec un Vincent Macaigne qui contamine toute la famille avec ses idées et aide chacun alors que c'est lui-même qui a besoin d'aide. La loufoquerie promise se dégonfle comme un ballon de baudruche, la cocasserie (Carole Gaessler, Giscard) a bien du mal à esquisser un sourire.

Dieumerci ! (Lucien Jean-Baptiste, 2016)
L'acteur poursuit ce que j'imagine être un récit largement autobiographique. J'avais bien aimé 30° couleur, j'aime bien ce Dieumerci !, prénom de son personnage fils d'une femme gentiment bigote (Firmine Richard). Le duo qu'il forme avec Baptiste Lacaplain (déjà apprécié dans Libre et assoupi) joue sur l'opposition des deux hommes avec différents motifs qui fonctionnent tous. Le pauvre face au petit bourge, le vieux contre le jeune, le noir et le blanc-bec, le travail et la paresse. Les deux gars sont forcés de jouer la scène du balcon dans Roméo et Juliette (Lacaplain est Juliette) sans passer par la case crypto-gay. Le film cède à de nombreuses facilités (encore cette séquence le temps d'une chanson entraînante où le récit s'accélère, genre Pretty woman qui fait les magasins) mais c'est sympa parce que c'est honnête.

1 commentaire:

Jacques Boudinot a dit…

Ben zut alors !
J'avais prévu d'aller voir Moonwalkers, mais là c'est marre.
Je me referai les deux Hellboy pour la peine.