lundi 28 mars 2016

Beira-Mar (Filipe Matzembacher et Marcio Reolon, 2015)

C'est fou comme ils se ressemblent ces deux jeunes gars. Ils sont fringués pareil, jean, t-shirt col rond, sweat à capuche. Ils fument des clopes en même temps. Ils traînent à glander jusque tard la nuit, bouteille de bière à la main qu'ils jettent, une fois vides, dans une poubelle publique, mimant le geste du basketteur, avant de se faire engueuler et de s'enfuir en rigolant. Tomaz (Maurizio José Barcellos) et Martin (Mateus Almada), tout juste adultes, sont les meilleurs amis du monde et mènent une vie aisée à Porto Alegre.

Le père de Martin charge son fils d'une mission, il doit se rendre à Beira-Mar dans le sud du Brésil pour aller chercher un « papier ». Martin demande à Tomaz de l'accompagner, il pourra conduire. Le court séjour se fait en plein hiver, impossible de se baigner dans l'océan. Martin n'a pas vraiment compris pourquoi il doit aller là-bas, il se rendra compte qu'il s'agit d'un vieux secret de famille, d'une seconde famille que son grand-père a fondé à Beira-Mar. D'ailleurs la famille accueille froidement Martin, la grand-mère refuse de donner le papier réclamé.

Entre deux visites chez cette famille que Martin n'a pas vue depuis son enfance, les deux garçons occupent la grande maison. Ils invitent des amis, boivent pas mal, Tomaz se teint les cheveux comme dans La Vie d'Adèle, ils jouent à action-vérité. Les deux gars essaient de coucher avec les filles qui sont venues avec Bento (Fernando Hart), bien plus mûr que Tomaz et Martin, bien plus libéré avec son corps. Tout le monde s'observe cette nuit-là, Tomaz, complètement soûl est près de s'endormir debout sur le corps de Bento.

Le premier film de Filipe Matzembacher et Marcio Reolon sans être tout à fait réussi se démarque. Avare en dialogues, il ne propose que peu d'action et montre des personnages qui peinent à agir, au moins il évite les clichés sur un Brésil de carte postale. Ils filment la tension sexuelle entre Tomaz et Martin, dans une montée lente et chaotique, ils filment des regards qui se posent sur un bout de peau, puis ce bout de peau, un peu de la même manière que le cinéaste argentin Marco Berger (Plan B, Absent et Hawaii).

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