lundi 2 avril 2018

Story of Ricky (Nam Nai-choi, 1991)

En 2001, les prisons sont gérées par des sociétés privées qui ont toute liberté pour administrer les prisonniers et le directeur s’en donne à cœur joie. Story of Ricky est donc un film d’anticipation et son réalisateur, également scénariste, imagine ce qui se passerait dans vingt ans. Ricky (Fan Siu-wong) a été condamné à dix ans de prison pour meurtre. Dans deux courts flash-back en milieu de film, on comprendra ce qui s’est passé. La petite amie de Ricky (Gloria Yip) est morte à cause d’un trafiquant de drogue et Ricky s’est vengé. Ces scènes où l’on voit Ricky en petit costume tout sourire gambader dans la nature vaut son pesant de cacahuètes.

Donc Ricky est en prison. On lui explique très vite les règles. Le bâtiment est divisé en quatre parties dirigées par un prisonnier qui est le chef de secteur. Dans le côté où Ricky se trouve, c’est Hoi (Frankie Chan) qui administre. L’homme est costaud et tatoué. Dès l’arrivée de Ricky, ils font régner leurs règles dans la terreur. Ses hommes de main maltraitent un pauvre vieux qui a demandé une liberté conditionnelle. Le vieux a construit une locomotive en bois pour son fils et les méchants prennent son rabot et lui défonce la tête. Ricky arrive et venge la victime en faisant à croche-pied au méchant qui plante sa tête dans un clou. Ricky est devenu l’homme à abattre.

Le sous-directeur, surnommé Serpent Borgne (Fan Mei-sheng, le père de Fan Siu-wong) est à la barre en l’absence du directeur (William Ho) parti en vacances à Hawaii. Gros bonhomme antipathique au possible, il convoque Ricky pendant son repas bien copieux tandis que les prisonniers crèvent la dalle. Ce qui ne les empêche pas d’être tous des gars bien bâtis dont les muscles sont bien apparents sous leurs chemises largement ouvertes. Dans le bureau du sous-directeur, les étagères sont remplies de cassettes vidéo de porno, histoire de bien montrer la vulgarité du monsieur. Il doit son surnom à son œil de verre qui contient des pastilles de menthe et à sa cruauté.

Ricky est battu, foutu au cachot, attaché mais ses blessures guérissent presque aussi vite qu’elles ont été faites par les sbires du sous-directeur. Car Ricky a été éduqué par un maître au qi-gong et sa force est incommensurable. Imaginez qu’il parvienne avec son poing à défoncer l’abdomen des gars les plus costauds dans des giclements de sang d’un gore aussi douteux que bricolé. Evidemment, on rit de bon cœur, Nam Nai-choi s’est amélioré dans les effets depuis La Légende du Phoenix. En revanche, les expressions du gentil mais exagérément musclé aux hormones Fan Siu-wong font sourire. On s’étripe, on fait sauter les cervelles, le méchant Hoi tente d’étrangler avec ses boyaux Ricky. Et puis, il a les autres chefs des trois quartiers qui valent leur pesant d’or.

Il est temps que le directeur revienne dans sa prison pour reprendre le contrôle de la situation. Ricky a fait brûler les plans de pavot qui sont cultivés dans la cour, il faut se rappeler son aversion pour la drogue qui a causé la mort de sa copine. Le directeur arrive son fiston obèse qui tombe sur le tapis rouge qui l’accueille. Le directeur demande qui est responsable et crève un œil au coupable, un prisonnier, à la grande satisfaction du fils. Le directeur va chercher à éliminer Ricky par tous les moyens. Il appelle les chefs de quartier, tente de l’écraser, l’enterre vivant, mais Ricky résiste car il est trop fort. Et surpuissant.


D’une certaine manière, Story of Ricky est un chef d’œuvre dans son genre. C’est un Catégorie III où la brutalité règne en maître, où le gore est, il faut bien le reconnaître, assez jouissif. Si l’on ajoute à cela que l’on rit beaucoup devant tant de débauche de violence, il est assez nécessaire de voir cet authentique fleuron de film d’action série Z. Bien sûr, les scènes d’action sont assez médiocres et les acteurs ne sont pas tous très bons, mais c’est somme toute bien plaisant. Dans son genre.































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