vendredi 15 septembre 2017

J'ai aussi regardé ces films en septembre

Barry Seal American traffic (Doug Liman, 2017)
La Momie, invraisemblable navet, avait laissé en piteux état Tom Cruise et The Wall, le précédent film de Doug Liman, était d'un ennui mortel. C'est très craintif que je suis allé voir Barry Seal American Traffic, énième récit sur un bon petit gars embringué dans une histoire qui le dépasse. Le résultat est assez plaisant, un peu dans la lignée de The Wise guys d'Adam McKay, un film au futur antérieur, le spectateur sait ce qui va arriver aux personnages réels (les narco trafiquants de Colombie, Noriega au Panama, Oliver North aux USA). C'est pas aussi épatant que Edge of tomorrow la précédente collaboration Cruise Liman mais on s'amuse bien devant les péripéties schizophréniques de cet aviateur tellement berné par le rêve américain qu'il va bosser pour la CIA et les ennemis de la CIA. Tom Cruise est absolument tout seul dans le film, entouré d'acteurs à qui on a demandé de ne pas lui voler la vedette dans des personnages qui existent à peine.

Nos folles années (André Téchiné, 2017)
La dernière fois qu'André Téchiné s'était tenté à faire un film pendant la guerre (la deuxième) c'était en 2003, le très raté Les Egarés. Pour la première guerre mondiale, il se contente d'utiliser trois décors, l'atelier où travaille Céline Sallette (elle est couturière), le cabaret où Michel Faux en Monsieur Loyal prépare un spectacle sur Paul Grappe (Pierre Deladonchamp) et le petit appartement du couple. Le film utilise avec tellement d'insistance l'ellipse (Paul refuse de s'habiller en femme, la scène suivante il se prostitue travesti au bois de Boulogne avec grand plaisir) et des dialogues d'une confondante naïveté comme le cinéaste en écrivant dans sa veine romantique des années 1980, que le film s'écroule au bout d'une demi-heure et ne se relève jamais. Aucun trouble ne vient effleurer le double personnage de Paul Grappe, c'était pourtant ce que le cinéaste savait jusqu'à présent le mieux faire.

Une famille syrienne (Philippe Van Leeuw, 2016)

Le film s'est d'abord appelé InSyriated, puis Nous resterons à Damas (lors de sa présentation dans les festivals français) et aujourd'hui Une famille syrienne, mais il aurait dû être titré « Une mère syrienne » puisque Hiam Abbas porte seule ce huis-clos dans un appartement. La ville de Damas, la Syrie ne sont jamais cités, car voyez-vous, c'est un hommage à toutes les victimes innocentes de toutes les guerres. Le récit commence avec l'ennui du quotidien, la vie de famille dirigée par une femme forte alors que les hommes sont absents (le matriarcat comme solution à la guerre). Le film a bien du plus mal à sortir de sa théâtralité forcée, unités de temps d'action et de lieu, malgré les nombreux coups de théâtre et le jeu fébrile de tout le casting.

Aucun commentaire: