samedi 26 novembre 2016

Le Petit frère (Ted Wilde, 1927)

Je n'avais pas regardé de film de Harold Lloyd depuis trois mois, mais je poursuis mon voyage dans le temps. En 1927, Le Petit frère est le premier de ses films tourné sans le duo Sam Taylor et Fred Newmeyer et le dernier avec sa partenaire Jobyna Ralston (ils ont été réunis six fois à l'écran). C'est elle qui lance le récit. Elle est Mary et vient d'hériter de la roulotte de bonimenteur de son père, une sorte de caravane de charlatans où la vente de produits miracle alterne avec une danse de flamenco par Mary et d'autres numéros de spectacles de forains.

Tout se passe dans un village du nom de Hickoryville, un lieu inventé où le temps s'est arrêté, à moins que ce ne soit un film d'époque, situé avant l'invention de l'électricité et de l'automobile. Une seule indication temporelle : le 6 mai, date du début du récit. C'est la première fois que Harold Lloyd ne réalise pas un film contemporain de son action (Le Talisman de grand-mère contenait un long flash-back). Tout l'aspect documentaire que j'aimais beaucoup (voir les immeubles, les voitures, les tenues, les coiffures, les moustaches des années 1920) n'est plus là.

Harold Lloyd joue dans Le Petit frère le cadet de la famille Hickory (le même nom que celui de la ville où ils habitent). Le père est le shérif, les deux frangins sont des costauds. D'ailleurs, ils portent sur leurs bras des énormes tronc d'arbres. Harold est traité par son père et ses frères comme un gamin, un moins que rien, un faible. Tout l'enjeu du film est de montrer qu'il peut être aussi fort que les autres. On est donc dans sa veine naïve, dans son rôle de maladroit au cœur tendre, et c'est ja jeune et jolie Mary qui va changer sa vie.

Autour d'Harold, trois trios tournent, Mary arrive en ville avec deux acolytes dans sa roulotte, un escroc patenté et un autre patibulaire qui voudrait bien la « croquer ». Deuxième trio, la famille d'Harold. Troisième trio, les voisins, le père adversaire politique du shérif Hickory, la mère bigote et conservatrice et le fils jaloux de Harold. A peut près tout le monde va mettre des bâtons dans les jambes de ce pauvre Harold, mais tout va changer quand Mary et Harold s'éprennent l'un de l'autre, là les donnes changent, d'autant que le voisin accuse le shérif de vol.

Certains gags reposent sur l'aspect domestique, Harold est forcé de se comporter comme la mère au foyer des Hickory, c'est lui qui fait la lessive (qu'il met à sécher sur le fil d'un cerf-volant, catastrophe promise), puis il porte l'uniforme de shérif de son père et crée le quiproquo initial qui le mène à rencontrer Mary. Le film insiste sur la pudibonderie de l'époque, notamment les deux frères qui n'osent pas se montrer le soir en chemise de nuit devant Mary. Et le lendemain, il se travestit à nouveau avant de devenir le seul homme de la maison et sauver Mary du péril.

















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