mardi 3 septembre 2019

Le Pigeon d'argile (Richard Fleischer, 1949)

La perte de mémoire est un ressort simple et efficace pour faire avancer un récit à suspense. Prenons le cas de Jim Fletcher (Bill Williams), sympathique gars au visage avenant, le pauvre se réveille dans un lit d'hôpital sans savoir pourquoi il est là. Il se trouve ainsi dans la même position que le spectateur qui regarde ce film, il se découvre lui-même. Plus grave, il surprend une conversation par une porte entrebâillée, l'infirmière qui le soigne, certes peu loquace, souhaite qu'il soit rapidement jugé en court martiale pour trahison.

Voilà la situation au tout début du Pigeon d'argile film RKO de Richard Fleischer (où un O était encore glissé entre son nom et son prénom). Le film est court tout juste une heure et le jeune cinéaste ne perdait pas de temps et trouvait rapidement des solutions pour présenter son personnage. Ce héros que les autres présentent comme un salaud, avec un nombre important de questions : pourquoi est-il à l'hôpital, pourquoi ne se rappelle-t-il rien, pourquoi a-t-il trahi ? Trois questions qui forment l'essentiel du scénario et auxquelles il va devoir répondre.

Parce que s'il ne sauve pas sa peau, il sera exécuté sur le peloton, il s'échappe de l'hôpital. Qui dit personnage qui s'échappe, dit course poursuite, si possible dans la nuit noire. Comme il ignore tout, il se rend chez Martha Gregory (Barbara Hale), l'épouse d'un de ses co-légionnaires. Il se trouve que cet ami est précisément l'homme qui met Fletcher dans cette situation : il est accusé d'avoir assassiné Gregory lorsqu'ils étaient prisonniers des Japonais aux Philippines.

De ce passé pas si lointain, Fletcher contacte aussi un troisième homme qui était prisonnier là-bas. Ted Niles (Richard Quine, je ne savais pas le réalisateur avait été acteur) vient immédiatement à l'aide de Fletcher mais très vite tout se dérègle et rien ne se passe comme prévu. Ceux qu'il cherchait à tout prix à éviter se trouvent sur son chemin. Il y a évidemment quelqu'un qui en sait plus que tout le monde et qui tente de piéger Fletcher.

Ça avance à toute vitesse, ça passe par une voiture (contrôle de policiers), par un train (on veut jeter Fletcher du train), par Chinatown où se trouve le nœud du problème de notre bonhomme qui commence à comprendre ce qui se passe, il commence à refaire son puzzle quand un homme au restaurant (Richard Loo). Ce visage il le connaît, il est celui de ce Japonais qui torturait ses prisonniers, cet homme c'est « la fouine ».


Le film se poursuit par le rétablissement de la vérité mais aussi un fond de récit de corruption, une histoire romantique entre Fletcher et la veuve éplorée. Tout est un peu cousu de fil blanc mais comme Richard Fleischer ne prend pas le temps de faire des pauses dans son film, tout passe en vitesse au fur et à mesure des révélations qui tombe sur Fletcher et sur Martha. Et voilà un nouveau film du cinéaste vu.



















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