dimanche 21 octobre 2018

Soupe au lait (Leo McCarey, 1936)

Ça m'a pris presque trois ans, j'ai fini ma longue rétrospective des films d'Harold Lloyd, je n'ai regardé que les longs-métrages comme l'indique Carlotta qui a édité ces 13 films (et autant de courts). Le dernier est ainsi Soupe au lait que Leo McCarey tourne entre les géniaux L'Extravagant Mr. Ruggles et Cette sacrée vérité. Soupe au lait n’atteint pas le niveau de ces deux comédies, comme si Harold Lloyd avait imposé son personnage naïf et maladroit au cinéaste.

Son personnage est Burleigh Sullivan, un livreur de lait, le moins compétent de son entreprise. Quand son patron félicite tous ses collègues, il se lamente de sa mollesse et de sa maladresse (il casse dès la première scène plusieurs bouteilles de lait, la règle du patron etc). Ses livraisons, il les fait avec une jument nommée Agnes. Evidemment avec un prénom pareil, quelques quiproquos vont s'activer puisque les gens pensent qu'Agnes est la femme de Burleigh.

Pour l'instant il est célibataire et il a une sœur, Mae (Helen Mack) également célibataire. Le vrai récit (puisqu'il soit livreur de lait n'a aucune importance) commence que Mae se fait draguer lourdement par deux gars qui lui piquent son chapeau. Le premier est Speed (William Gargan), champion de boxe et le second, Spider (Lionel Stander) est son garde du corps Ils sont complètement soûls. C'est sans doute pour cela que Burleigh parvient à mettre KO le boxeur.

En tout cas, c'est ce que la presse de New-York (où le récit se déroule, tout est filmé, hélas, en studio) révèle le lendemain. Burleigh voulait défendre sa sœur, mais en vérité, la légende a été imprimée sur le papier mais l'histoire que narre notre héros est toute autre. Speed (on admire les surnoms des deux brutes) s'est flanqué un coup de poing tout seul, ballot qu'il est. Peu importe, il faut exploiter ce que dit la presse. Voici un héros sorti de nulle part.

Le manager de Speed, Gabby Sloan (Adolphe Menjou) saute sur cette occasion pour se faire un peu de pognon. Etape 1, faire en sorte que Burleigh n'avoue pas ne pas avoir mis KO Speed (ça tombe bien, il recommence). Etape 2, truquer des combats pour le corniaud gagne (il va fanfaronner). Etape 3, organiser un dernier combat où Speed battra Burleigh, parier et empocher la mise (rira bien qui rira le dernier). Le plan est annoncé mais rien ne va se dérouler comme prévu.

Burleigh n'est pas au courant que les combats sont truqués, pas plus que sa sœur qui continue d'être draguée par Speed (elle finit pas tomber amoureuse), pas plus que Polly (Dorothy Wilson) une fille rencontrée par hasard qui devient l'amoureuse de Burleigh. La troisième femme du film est Ann (Verre Teasdale), la compagne glamour de Gabby. Ce sont eux qui fournissent l'essentiel du comique, un couple de filous hauts en couleur, c'est eux que Leo McCarey préfère.


Moins édifiant que Patte de chat où toute la police était corrompue, Soupe au lait reste très moralisateur. Certes Gabby et Ann sont des escrocs mais au grand cœur. Le combat final a une issue incertaine, Speed va-t-il écrabouiller Burleigh lui doit devenir son beau-frère. Le combat de boxe est filmé au plus près des acteurs, littéralement chorégraphié car Burleigh pense que pour échapper aux coups de son adversaire, il doit danser la valse comme le lui avait conseillé Polly, pleine de romantisme.




















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