jeudi 30 novembre 2017

Sur quatre films français-es

Elles s'appellent Maryline, Nathalie, Neïla ou Diane, elles sont toutes les quatre des femmes françaises filmées par des hommes.

Maryline (Guillaume Gallienne, 2017)
Guillaume Gallienne poursuit son chemin dans le passé, après son autobiographie normative, le voici au milieu des années 1980 dans une histoire de comédienne à moins que ce ne soit d'actrice, vaguement inspirée par le destin de Maryline Even. Comme dans Les Garçons et Guillaume à table, ce qui pêche dans ce nouveau film c'est encore et toujours une incapacité à donner le bon rythme, à la fois trop lent et trop elliptique, tout tombe à plat et tout est expliqué. Une telle absence de confiance dans le spectateur, donc dans le cinéma, ne pouvait mener qu'à une seul résultat : tout sonne faux. Mais cette fois, les spectateurs ne vont pas voir Maryline, ils ont compris l'arnaque. Seule Vanessa Paradis en clone de Jeanne Moreau est à sauver, tous les autres jouent comme au théâtre.

Jalouse (Stéphane & David Foekinos, 2017)
Jalouse met en scène Karin Viard dans le rôle de Nathalie, professeur exemplaire mais qui un jour commence à détester tout le monde. Le problème du film des frères Foekinos est différent de celui de Gallienne. Plutôt que d'écrire un scénario (comment une mère gâche l'avenir de sa fille), ils semblent vouloir exposer toutes les facettes du problème qu'est la jalousie, c'est le cas typique du film gimmick, du film pitch, du film slogan. Pas de réelle méchanceté chez Nathalie, elle n'est pas Tatie Danielle et une construction dramatique tirée des films hollywoodiens du même tonneau, avec une fin interminable sur la rédemption et forme de leçon de morale. Alors évidemment, je suis content de retrouver Bruno Todeschini, mais ça ne suffit pas.

Le Brio (Yavn Attal, 2017)
Camélia Jordana vs Daniel Auteuil, ça donne la beurette de banlieue face au prof de la fac d'Assas. Christian Clavier ne devait pas être disponible pour jouer cet homme un peu raciste sur les bords et plein de morgue qu'il va ravaler en devenant le Rex Harrison de ce My fair lady version 2017. Disons que c'est nettement mieux que Ils sont partout, le précédent film d'Yvan Attal mais ça n'était pas difficile. Là encore, l'impression de voir un film pitch à la dialectique moins élaborée que les discours de Daniel Auteuil. Quel sera donc le prochain sujet du film d'Yvan Attal et surtout sur quelle communauté ?

Diane a les épaules (Fabien Gorgeart, 2017)

Diane est enceinte, elle part toute seule à la campagne. Elle fait une GPA, cette chose honnie par Sens commun et La manif pour tous. Car Diane porte l'enfant d'un couple de mecs et à la campagne elle rencontre un maçon portugais. Clathilde Hesme est fortiche en espièglerie, elle joue très bien la femme un peu pénible mais très attachante. Des quatre films, c'est le meilleur, il déploie une certaine modestie, un tempo mesuré pour traiter les neuf mois de grossesse, l'impatience des futurs papas, les amours naissantes avec cet inconnu.

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