samedi 4 novembre 2017

Jouets soviétiques (Dziga Vertov, 1924)

L'animation mise en œuvre dans Jouets soviétiques, réalisé par Dziga Vertov (le film dure 11 minutes) est une ligne claire, totalement différente de Révolution interplanétaire où le foisonnement des dessins palliait le simplisme du message. Ici encore, un patron est caricaturé à l'extrême. Gros bide, chauve, le visage carnassier, le patron se goinfre tel un porc, assis seul à une table, avec de nombreux mets et en grande quantité. Poisson, viande, fruits et légumes en abondance sont aussitôt engloutis et une fois tout cela avalé, il recommence comme s'il n'en avait jamais assez. La symbolique de la goinfrerie aux dépends du peuple est limpide comme l'eau de roche, d'autant qu'elle est largement approuvée et encouragée par un pope et un moine qui s'entendent comme larrons en foire sur le dos des Russes. Les deux religieux prient pour que cela ne s'arrête pas mais c'est sans compter sur un ouvrier. Il est armé d'un marteau et sera bientôt rejoint d'un paysan équipé d'une faucille. Avec ce marteau, l'ouvrier a beau tenter de frapper sur le gros bide du patron pour qu'il partage un peu de sa fortune, il parvient avec l'aide du pope à tout récupérer, dans le but de satisfaire sa lubricité avec des prostituées. Dessiné sans aucun détail (pas de décor, un simple fond blanc), les personnages sont parfois vus en gros plans où la noblesse du visage de l'ouvrier contraste avec ceux de ses ennemis. Dans le dernier plan, l'armée rouge délivre le peuple de ses parasites, une nouvelle pyramide humaine se crée où trônent à son sommet l'ouvrier et le paysan.











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