mercredi 14 octobre 2015

L'Homme irrationnel (Woody Allen, 2015)

Trois nouveautés dans le cinéma de Woody Allen à l'occasion de son dernier film L'Homme irrationnel. Le générique d'ouverture est sans musique, pas de petit jazz pour accompagner les noms des acteurs qui apparaissent. A la place, le son d'une voiture qui mène notre héros à sa destination. Cette destination est la deuxième nouveauté : Woody Allen est allé filmer son film dans le minuscule état du Rhode Island. Il est certes encore assez près de New York, mais j'espère qu'il va y retourner pour son prochain film. Troisième nouveauté : Joaquin Phoenix, l'acteur chouchou du cinéma d'auteur américain qu'on découvre avec un bide énorme (et ça n'est pas un coussin qu'il cache sous son t-shirt), comme le montre une scène de lit.

Il est Abe, un enseignant de philosophie (oui, il déclame du Kant à chaque réplique, oui, il veut écrire sur Heidegger) dans l'université. Déprimé, il boit du whisky dans une flasque et remarque Jill (Emma Stone, dans son deuxième film pour Woody Allen). Abe a une forte réputation auprès des étudiants et de ses collègues. Les dialogues entendus ici et là affirment qu'il est charismatique. Et bien évidemment, il est la cible sexuelle de Jill, son élève studieuse, et de Rita (Parker Posey), une autre enseignante. Toutes deux ont un mec, mais elles sont prêtes à coucher avec lui, s'il est d'accord (il le sera). Lors d'une soirée, ivre, il va jusqu'à jouer avec un pistolet à la roulette russe. Car, Abe s'ennuie terriblement.

A vrai dire, moi aussi je me suis ennuyé pendant cette fastidieuse demi-heure de mise en place de l'action. Au bout d'un moment, le récit prend de l'ampleur. Il était temps. Quoi de mieux pour sortir de la routine que de commettre un meurtre ? La victime sera un inconnu, mais pas choisi au hasard. Abe passe le deuxième acte à élaborer son crime et le troisième à en subir les conséquences. Les voix off de Jill et Abe expriment ce qu'ils, respectivement, pensent. Le petit effet pervers de la culpabilité chère à Woody Allen fonctionne à plein régime. Comme chaque année, on va se poser la même question : alors, un bon cru, cette saison, le Beaujolais ? Plus amusant que Le Rêve de Cassandre mais moins palpitant que Meurtre mystérieux à Manhattan.

1 commentaire:

Jacques Boudinot a dit…

Quatre écrans à Grenoble pour cette purge, nulle d'un bout
à l'autre, où la maigre réflexion affichée sent
le carton bouilli.
Simultanément, Knock Knock d'Eli Roth n'est sorti qu'en vf,
sur un seul écran, une petite semaine.
Du coup, vu en téléchargement mais en vo.
C'est quoi, ce bordel ?