La
Sixième face du Pentagone désigne sa destination, le siège de
l'armée américaine, plus importante institution au monde ; son
objectif, pénétrer dans les lieux et ses participants qui veulent
lutter contre la guerre du Viet Nam. C'était le 21 octobre 1967,
Lyndon Johnson était président des Etats-Unis, il poursuit la
guerre du Viêt Nam. Dans la plus grande démocratie du monde, comme
disent les médias depuis que les médias parlent des Etats-Unis,
tout le monde peut manifester. Et de fait tout le monde est présent
sur les abords du Pentagone. Des néo-nazis distribuent des tracts
pour demander le gazage des Viet Congs, des curés exhortent les
étudiants à s'engager. Ces grands démocrates que sont les bébés
Hitler et les corbeaux en soutane n'intéressent pas vraiment Chris
Marker et François Reichenbach.
Ceux
que les deux cinéastes sont venus bien volontiers filmer, ce sont
les hippies à fleurs, les militants Black Panther, les chanteurs de
protest songs, les afficionados du Che Guevara et bien entendu les
étudiants, le groupe le plus nombreux, venus aussi brûler leur
livret militaire. Ils risquent d'ailleurs cinq ans de prison pour ça.
La manifestation est joyeuse, puis commence à dégénérer face à
la police venue protéger le Pentagone. Montrer des nazis et des
conservateurs en début de film permet de pouvoir les comparer avec
la police et l'armer en fin de film, et Marker et Reichenbach ne se
gênent pas. Le commentaire affirme qu'un manifestant dit que la
police a peur, mais les armes pointées sur les manifestants montrent
que la démocratie a un peu de mal. Le film se termine sur cette
fameuse photo de Marc Riboud, cette femme qui offre une fleur à un
soldat.
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