La
Chute de Londres (Babak Najafi, 2016)
Si
vous trouviez que American sniper était réac', vous n'allez
pas être déçu avec La Chute de Londres. A côté du premier
film hollywoodien de ce jeune cinéaste suédois, le dernier film de
Clint Eastwood ressemble à un Sidney Lumet. La Chute de Londres
vise à droite toute, sans aucune ironie, sans aucun second degré.
Il me rappelle ces séries policières de l'ère Reagan (la pire
période) où il était préférable d'abattre le suspect, forcément
coupable, pour éviter un procès qui coûterait cher au
contribuable. Ici, les frappes préventives sont nécessaires, mais
quand elles ratent comme pour cette famille mafieuse filmée comme
dans Le Parrain. La vengeance sera terrible et arrivera 2 ans
après. Non pas sur le sol américain, mais à Londres, car comme on
le sait, les English sont bien trop libéraux et pas foutus de
contrôler les terroristes. Contrairement à Gerard Butler et Aaron
Eckhart, adeptes de la course de fond, qui seuls vont défaire toute
une bande de terroristes. Quels héros ! Vivement les suites au
Kremlin, à Pyongyang ou à Damas.
Moonwalkers
(Antoine Bardou-Jacquet, 2015)
Ce
film français (malgré son casting) repose sur cette vieille idée
complotiste que l'homme n'aurait jamais foulé la Lune et que Stanley
Kubrick aurait tout filmé. Ron Perlman, agent de la CIA, est censé
engager le cinéaste pour assurer les images, au cas où Apollo
n'atteindrait pas notre satellite. Il se trompe d'interlocuteur et
tombe sur un agent d'un groupe de rock minable (Rupert Grint, qui
agite ses bras et roule des yeux à chaque réplique). Les scènes de
trip sont tellement ringardes et sans imagination qu'elles semblent
sortir du film de Terry Gilliam, Las Vegas parano de sinistre
mémoire. Le film fait se croiser un acteur défoncé, un metteur en
scène hippie, un gangster sculpteur de miniatures de monuments en
allumettes, et un gros en slip. Comédie qui se veut rebelle, ni
faite ni à faire, Moonwalkers fait sourire lors du tournage
de l'alunissage dans les 10 dernières minutes. Il était temps.
Des
nouvelles de la planète Mars (Dominik Moll, 2016)
Il
faut 25 minutes à Dominik Moll pour que Vincent Macaigne s'incruste
chez François Damiens et vienne troubler sa vie. Pendant ces
interminables 25 minutes de présentation des deux personnages
principaux, des personnages secondaires (le patron, les enfants, la
sœur, le voisin), des lieux (le travail, l'appartement, la rue),
l'impression d'une lecture primaire du scénario se fait sentir à
chaque seconde. Trop de sujets abordés, aucun vraiment traités.
Dominik Moll croit faire son Théorème, avec un Vincent
Macaigne qui contamine toute la famille avec ses idées et aide
chacun alors que c'est lui-même qui a besoin d'aide. La loufoquerie
promise se dégonfle comme un ballon de baudruche, la cocasserie
(Carole Gaessler, Giscard) a bien du mal à esquisser un sourire.
Dieumerci !
(Lucien Jean-Baptiste, 2016)
L'acteur
poursuit ce que j'imagine être un récit largement autobiographique.
J'avais bien aimé 30° couleur, j'aime bien ce Dieumerci !,
prénom de son personnage fils d'une femme gentiment bigote (Firmine
Richard). Le duo qu'il forme avec Baptiste Lacaplain (déjà apprécié
dans Libre et assoupi) joue sur l'opposition des deux hommes
avec différents motifs qui fonctionnent tous. Le pauvre face au
petit bourge, le vieux contre le jeune, le noir et le blanc-bec, le
travail et la paresse. Les deux gars sont forcés de jouer la scène
du balcon dans Roméo et Juliette (Lacaplain est Juliette) sans
passer par la case crypto-gay. Le film cède à de nombreuses
facilités (encore cette séquence le temps d'une chanson entraînante
où le récit s'accélère, genre Pretty woman qui fait les
magasins) mais c'est sympa parce que c'est honnête.
1 commentaire:
Ben zut alors !
J'avais prévu d'aller voir Moonwalkers, mais là c'est marre.
Je me referai les deux Hellboy pour la peine.
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