Quelques
temps après la diffusion de Chats perchés sur Arte, en 2004,
j'étais allé à Paris avec mon ami Laurent et nous nous étions
amusés, comme Chris Marker, à repérer sur les murs, sur les
hauteurs et sous les toits des immeubles parisiens ce grand chat
jaune avec ce si large sourire. C'était une occasion bien amusante
de déambuler dans les rues de la capitale. En revoyant le film
aujourd'hui, je me suis rendu compte que ma mémoire me faisait
défaut, j'étais persuadé que Chris Marker avait réussi à trouver
l'auteur de ces peintures et qu'il l'avait fait parler dans son film.
Pas du tout.
Tout
commence avec un flashmob sur le parvis du Centre Pompidou auquel
Marker participe. Il repère ces chats, lui qui les aime tant et part
à leur trace. Chats perchés dans son premier tiers regorge
donc de captures du chat jaune. Une carte idéale est dessinée,
l'auteur de ces peintures crée ses œuvres dans un axe clair Nord
Sud. Puis, Chris Marker continue de parler des chats, de cette dame
qui fait la manche avec le sien, des pubs illustrées par des matous.
Il fait lé généalogie de ce chat souriant, Lewis Carroll, Mon
voisin Totoro qui n'était sorti en France qu'en 1999 et d'autres
pistes qui ont pu inspirer l'artiste.
Chris
Marker s'adresse aux spectateurs avec des cartons, comme s'il faisait
du cinéma muet. Il s'interroge sur la présence d'une large pancarte
du chat jaune lors d'un journal télévisé, derrière PPDA. Il
décide alors de faire le tour de toutes les manifestations de 2002
et 2003. Tous les événements, certains terribles, figurent dans
Chats perchés. Le 21 avril, la manif monstre du 1er mai 2002,
la guerre de Bush en Irak, des beurettes voilées et fières de
l'être mais dirigées par un homme, des soutiens à Raffarin, entre
autres gâteries de la France. Le film fonctionne comme un journal
intime facétieux, ça m'a rappelé pas mal de souvenirs.
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