mercredi 16 mars 2016

In the land of the head hunters (Edward S. Curtis, 1914)

C'est toujours un peu émouvant de regarder un film qui a plus de cent ans d'âge. In the land of the head hunters était sorti au cinéma en novembre 2013, il existe désormais en DVD avec deux versions musicales, je recommande la partition créée en 1914 par John Braham plutôt que celle de Rodolphe Burger. On peut même couper le son. Le film a subi une restauration importante à partir des uniques deux copies restantes. Les intertitres ont tous été recréés, des scènes manquantes ont été remplacées par des photogrammes immobiles.

Edward S. Curtis, photographe américain natif de Seattle réalise son premier film en allant filmer dans l'état de Colombie Britannique (ouest du Canada) les Indiens Kwakwaka'wakw. Il décide de filmer leur traditions ancestrales qui consistent dans le film à des guerres perpétuelles et sanglantes. Comme le titre du film l'indique bien, tout se solde par la décapitation au couteau des ennemis. Le têtes sont présentées en trophée par les vainqueurs (le sorcier particulièrement belliqueux les secoue dans son canoë, voir l'image ci-dessous).

Ce qui intéresse d'abord dans In the land of the head hunters, c'est cette matière documentée sur cette tribu. Les tenues, les parures, les bijoux que portent les Indiens, notamment ces anneaux au nez. Les totems et l'architecture, cette maison avec une porte en forme de bec. Ce sont ensuite les danses, celle de la jeune Naida devant le sorcier pour demander sa clémence, celle du sorcier avant de partir attaquer, celle des Indiens déguisés en animaux, ours, guêpe, chèvre, aigle postés à l'avant des canoës pour effrayer les clans adverses.

Derrière ces scènes teintées, un scénario aux forts accents mélo a été esquissé. Une histoire d'amour contrarié entre Motana, le fils du chef du village, et Naida, promise à un autre. Cet amour déclenche la jalousie du sorcier qui décide de la capturer. Une violente guerre oppose les clans. Le film, interprété uniquement par des Kwakwaka'wakw (aucun canadien européen), repose sur un schéma basique compréhensible que par les intertitres qui cadrent l'action. On découvre, lors d'une bataille sur l'eau, la première séquence caméra portée à l'épaule de l'histoire du cinéma.

















Aucun commentaire: