Radin !
(Fred Cavayé, 2016)
A
l'heure où j'écris, Radin ! a déjà attiré plus de 1
million et demi de spectateurs, ce qui ne veut pas dire que tout le
monde a aimé le film et ri devant la nouvelle pathologie de Dany
Boon mais simplement qu'il est, avec Christian Clavier, le seul à
aguicher sur son simple nom. Il fut jadis hypocondriaque et terminait
au milieu de pauvres d'un pays de l'est, forcément sales et
contagieux, cette fois, il recueille sa fille dont il ignorait
l'existence et finira par lui donner un rein, don suprême pour un
radin. Avant que l'ado ne débarque dans l'univers de notre pingre,
Dany Boon montre son mode de vie, ses absences de dépense qui le
conduisent à vivre différemment. Ailleurs, on appellerait ça la
décroissance, mais je doute que Dany Boon n'ait jamais entendu
parler de cette vision politique et sociétale. Ce qui le gêne
surtout, c'est de pouvoir trouver une femme, car elles sont
évidemment dépensières. Mais certains gags de situation
fonctionnent, j'ai parfois ri. On peut s'interroger sur l'ambition de
Dany Boon de ne créer que des personnages antipathiques, sans doute
cherche-t-il à prendre la place de Louis de Funès. Attention,
Christian Clavier veille au grain.
Deepwater
(Peter Berg, 2016)
A
la toute fin de Deepwater, encore une fois un récit « tiré
de faits réels », on découvre les photos des personnes dont
on vient de regarder les malheurs pendant 100 minutes. Là, on se
rend compte que le personnage de Mark Wahlberg aurait plutôt dû
être joué par John Goodman. C'est ce qui s'appelle rendre le film
sexy. Les premières minutes sont horribles, on se croirait dans un
film de Michael Bay, drapeaux à gogo au ralenti, banales scènes de
lit pour présenter les protagonistes. La première heure déploie
une force documentaire sur la vie et la travail sur une plate-forme
pétrolière. C'est vrai que c'est un univers qu'on voit rarement au
cinéma (la dernière fois, c'était Breaking the waves)
Autour de Mark Wahlberg, Kurt Russell joue un chef qui doit affronter
un col-blanc de la British Petroleum, et ce couillon qui veut
grappiller quelques sous en refusant les contrôles est joué par
John Malkovich. Comme dans un film de Roland Emmerich, la catastrophe
annoncée arrive et l'explosion de la plate-forme prend des
proportions dantesques. A aucun moment, on ne parlera écologie
(cette accident a conduit à une marée noire), seul l'Humain compte
ici (question d'émotion basique). Mais Peter Berg est un
épouvantable tâcheron et ne sait pas rendre claires ses scènes
d'action.
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