Je
n'avais pas revu Terminator
depuis une bonne vingtaine d'années, et ce qui m'a frappé en me
repassant le DVD, ce sont les fringues, ces terribles fringues des
années 1980. J'en avais déjà bien causé devant le film de Prince,
Under the Cherry moon,
mais pourquoi en parler avec Terminator
alors qu'il y a tellement d'autres choses à analyser ? Tout
simplement parce que Arnold Schwarzenegger apparaît à poil dans sa
première scène et que sa première préoccupation est de trouver de
quoi s'habiller. Non seulement Arnold est complément à poil, mais
Michael Biehn l'est également. Et ça, je ne me le rappelais plus.
Le premier pique des sapes à des punks pas caricaturaux pour un sou,
blouson de cuir clouté et un t-shirt bariolé de couleurs. Le
deuxième vole un froc à un clodo et se promène torse nu pour
trouver un t-shirt dans un supermarché. Car, oui, il faut se le
rappeler, Michael Biehn était un sacré beau gosse et un jeune
premier de Hollywood. Assez vite, ses vêtements seront grisâtres,
comme ceux de l'ambiance du futur dont il vient.
Linda
Hamilton n'a pas besoin de voler des vêtements, elle en a chez elle.
Au boulot, elle porte un superbe uniforme rose mais une fois chez
elle, elle arbore un magnifique t-shirt Famille Pierrafeu, avant de
décider de bien se fringuer. A sa colocataire (Bess Motta), qui
passe son temps à écouter de la musique sur son walkman aussi gros
qu'un ordi portable d'aujourd'hui, elle s'habille pour sortir le
soir. Elle porte alors un magnifique gilet saumon échancré avec un
ceinture grise. Sa coloc a une robe rose. Mais, cerise sur le gâteau,
elles ont des brushings incroyables qui font doubler la taille de
leur cheveux. Terminator
est un film, hormis les flash dans le futur, qui se déroule en une
seule nuit. Pour que le film d'action soit plus facile pour Linda
Hamilton, James Cameron lui fait changer de tenue une dernière fois.
Simple jean's, petit haut saumon et blouson skaï mauve. Au moins,
comme ça elle pourra courir facilement.
On
croit souvent que Terminator
est un film de science fiction. Il l'est dans sa deuxième moitié
quand Arnold devient littéralement un robot (ah, ces effets spéciaux
ont bien vieilli, c'est terrible). Mais la première partie a tout du
giallo.
Il ne s'agit rien de moins que de l'affrontement entre une victime
innocente, la dénommée Sarah Connor, face à un serial killer sans
foi ni loi. Trois policiers mènent l'enquète et se trompent de
suspect en arrêtant Kyle Reese qui voulait défendre Sarah. Le film
est ultra théâtralisé avec ses personnages archétypaux. Son
serial killer, Arnold donc, se promène essentiellement de nuit avec
une obsession infinie et un regard pervers. La partie giallo
s'achève avec la scène érotique de la jeune femme avec le beau
sauveur. Puis, une fois qu'Arnold a revêtu ses lunettes de soleil
pour cacher son visage horriblement déformé (l'absence de sourcils
le rend terrifiant), Terminator
se transforme en film de science fiction et de réflexion sur l'état
du monde.
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