Peter Bogdanovich en 1967
La
sortie vidéo de Broadway
therapy est l'occasion de
revenir sur la filmographie et la carrière de Peter Bogdanovich. Ses
films peuvent être classés en trois catégories, les films qui
parlent du cinéma, ceux qui se déroulent dans le sud profond des
USA et ceux qui sont des vaudevilles.
Le cinéma de Peter Bogdanovich, Partie 1 : Le vaudeville
Barbra Streisand et Ryan
O'Neal dans On s'fait la valise, Docteur
On
s'fait la valise, Docteur (What's up, Doc, 1972)
L'un
des meilleurs films de Peter Bogdanovich est une screwball comedy,
genre majeur des années 30 et 40. Le duo Ryan O'Neal Barbra
Streisand fonctionne comme dans un film d'Howard Hawks. Elle
survoltée et espiègle, lui amorphe et soumis, deux caractères
opposés qui vont se cristalliser lors de leur rencontre dans un San
Francisco qui sert de décor à une folle course-poursuite. Une
valise au motif écossais sert de McGuffin. Un film hilarant qui va
tellement vite qu'il faut le revoir pour tout voir. Et il faut aussi
voir les fringues des personnages, sublimement kitsch. Ma note :
9/10
Duilio
Del Prete, Cybill Shepherd, Burt Reynolds et Madeline Kahn dans Enfin
l'amour
Enfin
l'amour (At long last love, 1975)
Troisième
collaboration entre Bogdanovich et Cybill Shepherd qui a comme
partenaire Burt Reynolds. Comédie musicale basée sur les chansons
de Cole Porter avec des costumes qui semblent sortis d'un Lubitsch
avec Maurice Chevalier, Enfin l'amour est mal aimé mais le film a
bien vieilli. On chante pendant tout le film, on se chamaille pour un
rien car tous les personnages sont superficiels, les portes claquent
mais toujours au bon moment. Bogdanovich est devenu un orfèvre du
genre. John Hillerman, alias Higgins dans la série Magnum,
est le chauffeur de Burt Reynolds. La classe. Ma note : 8/10
Ben
Gazzara et Audrey Hepburn dans Et tout le monde riait
Et
tout le monde riait (They all laughed, 1981)
Pour
son avant-dernier rôle au cinéma (elle ne reviendra que 8 ans plus
tard dans le médiocre Always),
Audrey Hepburn ne rejoue pas ses personnages espiègles de Diamants
sur canapé ou Drôle de frimousse. Elle est une femme qui cherche à
égarer le détective engagé pour la suivre mais qui va tomber
amoureux d'elle. Le duo qu'elle forme avec Ben Gazzara ne fonctionne
pas très bien. Comme il se doit dans le vaudeville, beaucoup de
portes qui claquent et de quiproquos. Ma note : 4/10
Bruits
de coulisses (Noises off, 1992)
Bogdanovich
assume totalement le côté théâtral puisque Bruits de coulisses
est le récit d'une répétition d'une pièce de théâtre de
boulevard puis se première représentation. Michael Caine incarne le
metteur en scène qui sort avec sa vedette. Pendant les répétitions
tout se passe mal, pendant la première tout se passe pire. Le film
est un peu mécanique dans sa description d'une catastrophe annoncée
mais on rit souvent autant qu'on est épuisé par l'abondance de
portes qui claquent. Ma note : 5,5/10
Jennifer
Aniston dans Broadway therapy
Broadway
therapy (She's funny that way, 2014)
Après
11 ans d'absence, Bogdanovich retourne au cinéma poussé par ses
fans, Noah Baumbach et Wes Anderson. On a comparé son film à ceux
de Woody Allen, sans doute parce que Owen Wilson y traine la même
léthargie que dans Midnight in
Paris et
qu'on y consulte des psychiatres.
Film sur un metteur en scène de théâtre qui va se mettre à dos
toutes les femmes qu'il rencontre, dans une série de quiproquos, de
mensonges et de cachotteries. Le rire n'est pas très fort comme si
le film n'était pas en accord avec son époque et qu'il n'assumait
pas son côté ringard. On retrouve Cybill Shepherd dans un minuscule
rôle, elle a bien changé. Le film rend hommage à
La Folle ingénue d'Ernst
Lubitsch. Ma note : 6/10
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