Andy
Lau est un inspecteur qui n'aime rien tant que les règles. En
planque, il prend soin de sortir de la voiture pour jeter les
emballages des sandwichs, au commissariat il interroge dans le
respect du suspect, pas comme dans le temps dit un de ses collègues.
On se rappelle tous que, dans les films policiers du Hong Kong des
années 80 et 90, les flics filaient des torgnoles ou inventaient des
preuves, pour aller plus vite. Ces méthodes ne plaisent plus à la
censure de Pékin. Alan Yuen, le réalisateur de Firestorm
cherche à s'inspirer de ce cinéma d'action policier auquel John Woo
a donné ses lettres de noblesse tout en s'adaptant aux nouvelles
normes, ce qui passe par de nombreux et bruyants effets spéciaux, du
sang à gogo et des beaux costards pour les flics.
Qui
dit John Woo, dit duo d'acteurs qui s'affrontent dans la bataille
entre le bien et le mal. Andy Lau joue l'inspecteur Lui, qui malgré
sa rigidité, est le bon flic. Il lutte contre un gang de braqueurs
particulièrement violents. Dans le gang, il reconnaît Bong (Lam
Ka-tung) qui défonce sa voiture lors d'un casse. Andy Lau et Lam
Ka-tung ont tourné dans une bonne douzaine de films ensemble depuis
2001, d'abord dans les Infernal
affairs, parfois chez Johnnie
To. Le premier est depuis 25 ans une star du cinéma cantonais, le
deuxième reste un acteur de série B. Dans Firestorm,
ils disent se connaître depuis le lycée, chacun a un parcours
opposé. Comme chez John Woo, les personnages sont amis et ennemis et
c'était leur loyauté qui était au cœur de la tension. Ici, ce
passé commun ne sert jamais à construire la fiction.
Le
scénario suit un parcours prévisible et peu original. Les flics ne
sont pas en mesure de contenir le flot de violence des braqueurs,
tous sur-armés et ne faisant pas de prisonniers. Je n'avais pas
autant de morts depuis un bon bout de temps. Bon point : les
scènes d'action sont cependant rondement menées, et parfois
grandioses, comme ce grand finale qui dure près de 25 minutes. Elles
sont chorégraphiées par Chin Ka-lok. Mauvais point : le film
use d'un artifice racoleur pour créer un peu d'émotion avec une
petite fille autiste qui va être prise entre les balles à grands
coups de ralentis et de musique sirupeuse. Les retournement de
situations, trop nombreux et pas crédibles, finissent par rendre le
récit ridicule. C'est ce genre de facilités qui me décourage de
regarder des films d'actions de Hong Kong depuis quelques mois.
DVD
édité par Metropolitan en 2015.
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