Peter Bogdanovich en 2014
La
sortie vidéo de Broadway
therapy est l'occasion de
revenir sur la filmographie et la carrière de Peter Bogdanovich. Ses
films peuvent être classés en trois catégories, les films qui sont
des vaudevilles, ceux qui se déroulent dans le sud profond des USA
et ceux qui parlent du cinéma.
Le
cinéma de Peter Bogdanovich, Partie 3 : Le cinéma
Boris
Karloff dans La Cible
La
Cible (Targets, 1968)
Peter
Bogdanovich a d'abord été critique de cinéma. En 1967, il tourne
un film de science-fiction titré Voyage
to the planet of prehistoric women
constitué d'extraits d'un film SF soviétique et de scènes
sensuelles (tournées par Bogdanovich) avec Mamie Van Doren. Le
résultat est atroce mais il faut bien commencer. La
Cible, série B, est un moyen
de rendre hommage à Boris Karloff qui incarne ici un acteur de films
d'horreur en fin de carrière obligé de faire des pubs pour
survivre. Le film est un hommage généreux aux acteurs de série B,
véritables héros du cinéma pour Bogdanovich, qui joue dans son
film un scénariste. Ma note : 6,5/10
John
Ford dans Directed by John Ford
Directed
by John Ford (montage d'origine en 1971, montage additionnel en 2005)
Documentaire
sur John Ford contenant des entretiens avec le cinéaste. Mais John
Ford reste très laconique, et quand il cause il est sarcastique.
C'en est même comique. John Wayne est plus prolixe dans ses
commentaires sur son mentor. Le film alterne les extraits des films
de Ford selon un choix d'angles d'analyse. Au fur et à mesure que le
film se déroule, il devient de plus en plus émouvant parce que
Ford, ne lui en déplaise, ne parlait que lui dans ses films.
Bogdanovich dans ce documentaire ne se contente pas d'imprimer la
légende du cinéaste, il en déplie son histoire intime. Ma note :
9/10
Nickelodeon
(1976)
Dans
les premières années du cinéma, les spectateurs payaient un
« nickel » (5 centimes) pour voir des films dans des
séances de 20 minutes. Nickelodeon est le récit de l'industrie de
ceux qui tournait les films pour ces séances. Bogdanovich adopte un
ton burlesque où s'affrontent Burt Reynolds et Ryan O'Neal. On y
voit comment l'industrie s'y est développé à Hollywoodland, comme
on disait jadis, sans jamais penser au versant artistique du cinéma.
Jusqu'à ce que ces cinéastes incunables se rendent compte qu'un
film bien fait et original faisaient venir plus de spectateurs. Tatum
O'Neal est parfaite dans le rôle d'une petite peste. Ma note :
7/10
Un
parfum de meurtre (The Cat's meow, 2001)
D'après
une histoire vraie, ou presque, ou en tout cas qu'Orson Welles aurait
raconté à Peter Bogdanovich (il faut d'ailleurs lire Moi,
Orson Welles son passionnant
livre d'entretiens). Soit le meurtre du cinéaste Thomas H. Ince lors
d'une croisière pleine de stupre et de coups bas sur le yatch du
milliardaire William Randolph Hearst. On y croise Chaplin (Eddie
Izzard, pas ressemblant) qui veut coucher avec Marion Davis (Kirsten
Dunst) la maîtresse de Hearst sous l’œil malveillant de la
cancanière Louella Parsons (Jennifer Tilly). Le film n'est pas
franchement passionnant. Bogdanovich imprime plus les ragots que la
légende. Ma note : 4,5/10
Orson Welles et Natalie Wood dans Tomorrow is forever d'Irving Pichel (1946), extrait visible dans The Mystery of Natalie Wood
The
Mystery of Natalie Wood (2004)
Les
années 1995 à 2005 sont synonymes pour Peter Bogdanovich de travail
à la télévision. The Mystery
of Natalie Wood est un
téléfilm en deux parties sur la vie de l'actrice de son enfance où,
poussée par sa mère, elle devient figurante dans un film d'Irving
Pichel à sa mort par noyade une nuit de 1981. Le téléfilm commence
d'ailleurs sur ce drame. Bogdanovich mêle interviews, images d'archives et reconstitution bien fade. Robert Wagner, le mari de Natalie Wood, est
interprété par Michael Weatherly, alias Tony Di Nozzo dans NCIS
dont le père est joué dans la série par Robert Wagner.
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