Peter
Bogdanovich en 1992
La
sortie vidéo de Broadway
therapy est l'occasion de
revenir sur la filmographie et la carrière de Peter Bogdanovich. Ses
films peuvent être classés en trois catégories, les films qui se
déroulent dans le sud profond des USA, ceux qui sont des vaudevilles
et ceux qui parlent du cinéma.
Le
cinéma de Peter Bogdanovich, Partie 2 : Le Sud profond
Timothy
Bottoms dans La Dernière séance
La
Dernière séance (The Last picture show, 1971)
Peut-être
son plus grand film. Trois rôles principaux à trois jeunes acteurs
(Jeff Bridges, Cybill Shepherd et Timothy Bottoms). Des rôles
secondaires époustouflants (Elle Burnstyn, Cloris Leachman). Un noir
et blanc magnifique. Hollywood prenait Bogdanovich pour un snob
newyorkais, il filme avec une grande délicatesse une petite bourgade
désolée du Texas au début des années 1950. L'histoire est
mélancolique à souhait d'autant que le cinéma local doit fermer
annonçant la fin d'une époque. Un chef d’œuvre de l'americana.
Ma note : 9/10
Ryan O'Neal et Tatum
O'Neal dans La Barbe à papa
La
Barbe à papa (Paper Moon, 1973)
Là
encore le noir et blanc sublime ce sud (Arkansas et Missouri) de la
Grande Dépression. Ryan O'Neill est un petit escroc qui vend des
Bibles à des gens dans le deuil. Il doit récupérer sa fille de 9
ans (jouée par Tatum sa propre fille), garçon manqué qui va
l'aider dans ses affaires louches. Road movie drôlatique où les
deux personnages vont rencontrer des affreux jojos, des gens encore
plus escrocs qu'eux mais moins malins. Et la gamine doit aussi faire
face à la libido débordante de son père et à sa naïveté devant
les femmes. Deuxième chef d’œuvre consécutif. Ma
note : 9/10
Jack
le magnifique (Saint Jack, 1979)
Comme
tous le cinéastes de sa génération issus du Nouvel Hollywood,
Peter Bodganovich livre avec Jack le Magnifique son film sur la
guerre du Viet Nam. Mais il filme à Singapour le parcours d'un
proxénète dans les dernières semaines du conflit. Ben Gazzara tout
en nonchalance traverse les rues de la ville état avec
décontraction. Il fournit aux hommes d'affaires des filles. Mais
devant les menaces des triades, il doit faire alliance avec l'armée
et son représentant (le cinéaste lui-même dans un personnage de
dandy) pour ouvrir un bordel. Tout commence comme une comédie, tout
se termine comme dans un western où le bordel sera le saloon que les
bandits viendraient prendre d'assaut. Ma note : 8/10
Cher
dans Mask
Mask
(1985)
D'après
une histoire vraie. Cher est une mère célibataire qui élève au
fin fonds de l'Arizona son fils Rocky (Eric Stoltz) au visage
totalement déformé. Elle doit se battre contre le lycée qui veut
le traiter comme un handicapé, contre des parents qui refusent que
leur fille sorte avec Dennis et contre à peu près tous les
préjugés. Pour l'aider, Cher a une bande de motards aussi gentils
que réfractaires aux bonnes mœurs. On peut être ému par ce
déferlement de bons sentiments. A signaler deux guests : Harry
Carey Jr, un acteur fétiche de John Ford et Estelle Getty alias
Sophia de la série The Golden girls. Ma note : 6,5/10
Texasville
(1990)
20
ans après La Dernière séance,
Bogdanovich filme la suite des aventures de ses personnages. Il situe
l'histoire en 1984. En 33 ans, Jeff Bridges a grandi, a aimé
d'autres femmes, a eu des enfants. Cybill Shepherd revient au bout de
tout ce temps pour une triste raison. Quant à Timothy Bottoms, il
déprime. Le charme n'opère cette fois pas, le récit n'est pas
aussi passionnant et même les acteurs ne semblent pas vraiment y
croire. Ma note : 4/10
Sandra
Bullock et Samantha Mathis dans Nashville Blues
Nashville
Blues (The Thing called love, 1993)
Miranda
(Samantha Mathis), une jeune newyorkaise rêve de devenir une star de
la country. Elle file en bus à Nashville et passe des castings pour
pouvoir interpréter ses chansons le soir dans les bars. Elle y
rencontre Linda Lue (Sandra Bullock) qui va devenir sa colocataire et
deux gars Kyle (Dermot Mulroney) et James (River Phoenix) qui vont se
disputer son cœur. Pour les amateurs de country, c'est un
ravissement, pour les autres, ça sera plus dur. Il faut aimer les
bluettes. Ici, on est loin de l'esprit frondeur de Nashville
de Robert Altman. Ce fût le dernier film de River Phoenix. Ma note :
5/10
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