A
ma très grande surprise, j'ai aimé Agents très spéciaux Code
U.N.C.L.E.. Pourtant, je continue de trouver le cinéma de Guy
Ritchie très médiocre. Ses films anglais sont immatures et douteux
(« on tue plein de gens, mais c'est pas grave, c'est juste du
cinéma »), ses Sherlock Holmes ont été immédiatement
ringardisés par la série Cumberbatch/Freeman. Guy Ritchie se
prenait pour Quentin Tarantino, il est devenu Paul W.S. Anderson, en
moins marrant. La plupart de ses films sont aujourd'hui irregardables
Comme
ça arrive parfois à Hollywood, l'idée d'adapter la série des
années 1960 (et dont je n'ai aucun souvenir) date d'une bonne
décennie. Pas mal de cinéastes et d'acteurs ont eu le projet en
main pour finalement arriver chez Guy Ritchie (qui n'avait rien fait
depuis 4 ans) avec Henry Cavill (gros succès pour son Superman) et
Armie Hammer (pas encore remis du bide de Lone Ranger). De là
à dire que Agents très spéciaux était un projet maudit,
même si le film a un succès très limité au box-office, est un pas
que je ne franchis pas.
Ce
que j'aime, c'est d'abord le duo d'acteurs. Henry Cavill en Napoleon
Solo espion américain, beaux costumes, sourire carnassier, face à
Armie Hammer en Illya Kuryakin espion soviétique, col roulé et
petite casquette. Deux grands gaillards qui se croient plus finauds
que tout le monde mais qui vont se faire manipuler pour mon grand
plaisir de spectateur. Leur duo est mieux assorti que celui de
Kingsman, pour comparer avec un film d'espionnage récent.
Comme il se doit, les dialogues évoquent légèrement la tension
sexuelle entre eux.
Ce
que j'aime, c'est aussi l'époque, les débuts du mur de Berlin où
le film commence avec une poursuite en Trabant, voiture connue pour
être l'une des plus lentes du monde. C'est assez ironique. Solo et
Illya sont d'abord ennemis, séparés par le rideau de fer, avant
d'être forcés d'être partenaires. Pas de gadgets technologiques
pour les deux espions. Ils s'en moquent d'ailleurs dans une scène où
ils doivent pénétrer dans un entrepôt pour voler une bombe,
MacGuffin du film auquel il ne faut pas s'intéresser tant il est un
prétexte à l'histoire légère comme tout. Et pourtant, il s'agit
d'une bombe atomique.
Ce
que j'aime, c'est encore ces deux personnages féminins. L'une est
mécanicienne est-allemande (Gaby – Alicia Vikander), l'autre chef
de gang italienne (Victoria – Elizabeth Debicki). Gaby est gentille
et doit être protégée par les deux grandes asperges. Kuryakin doit
jouer son époux, mais il a bien du mal à comprendre son rôle, à
ne pas castagner chaque gars devant lui alors qu'il est censé être
un photographe. Victoria est la proie de Solo avant d'en devenir son
bourreau. Une beauté glaciale typique des films d'espionnage des
années 1960.
Ce
que j'aime, c'est également les scènes d'action. Trois cas de
figure, la course poursuite classique nocturne à Berlin puis diurne
à Naples, ne pas oublier de prendre le véhicule le plus maniable
pour gagner. Une attaque dans un tunnel compressée en divers
split-screens pour augmenter le rythme (l'inverse encore de
l'étirement de Kingsman). Un tour en bateau conduit par
Kuryakin tandis qu'il est pourchassé par les méchants armés de
mitraillette. Solo l'attend tranquillement sur terre en train de
manger un sandwich. Je trouve cette ironie rafraîchissante et ces
gags décontractés. Mais, qu'est-ce qu'il m'arrive ?
PS :
L'affiche française est hideuse. Pourquoi, mais pourquoi ?
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