vendredi 24 avril 2020

Le Mâle du siècle (Claude Berri, 1976)

Juliet Berto Claude Berri, acte deux, à Lyon cette fois. Sur un argument de court-métrage, Claude Berri étire son film et le rate complètement. L'argument : le mari est un jaloux maladif, il tient un magasin de fringues – des jeans américains surtout, sa femme est prise en otage par un braqueur de banque. Elle était allée à la banque pour porter un chèque à la demande de son mari. Or ce mari est persuadé qu'elle couche avec son braqueur. C'est à peu près tout.

Le seul petit plaisir du film est de voir trois acteurs de Jean-Luc Godard jouer ensemble. Juliet Berto est l'épouse qui devient malade de la jalousie de son mari. Elle n'en peut plus. Le braqueur est Laszlo Szabo, irascible et vulgaire. Il sera aidé par Yves Afonso, repris de justice libéré par le flic qui gère ce braquage. Claude imagine que le trio couche ensemble dans des flashs, comme s'ils étaient au milieu d'une scène de théâtre éclairée par une poursuite.

Pour donner un peu de lien à son film, Claude Berri ajoute quelques flash-backs qui viennent en contrepoint de ces flash-forward irréalistes et théâtraux. Des flash-backs où il se dispute violemment avec Juliet Berto. Les séquences sont d'une grande violence, Claude Berri, affublé d'une moustache ridicule, les disputes sont filmées en plan séquence. La première crise de jalousie sur une plage, après un pastiche d'Un homme et une femme de Lelouch est dingue.


Sa jalousie maladive n'est pas calmée par son meilleur ami, Hubert Deschamps. Leur discussion est un prolongement de celle de Janine de Maurice Pialat, 14 ans plus tard. Il ne donne que de mauvais conseils, encore une fois. Et Claude l'écoute parce que ça l'arrange. Bref, Le Mâle du siècle fonctionne comme une addition de court-métrages, ça ne fait pas un long. Ce sera la dernière fois que Claude Berri jouera dans un des ses films, jusqu'à La Débandade en 1999.















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