Juliet
Berto Claude Berri, acte deux, à Lyon cette fois. Sur un argument de
court-métrage, Claude Berri étire son film et le rate complètement.
L'argument : le mari est un jaloux maladif, il tient un magasin
de fringues – des jeans américains surtout, sa femme est prise en
otage par un braqueur de banque. Elle était allée à la banque pour
porter un chèque à la demande de son mari. Or ce mari est persuadé
qu'elle couche avec son braqueur. C'est à peu près tout.
Le
seul petit plaisir du film est de voir trois acteurs de Jean-Luc
Godard jouer ensemble. Juliet Berto est l'épouse qui devient malade
de la jalousie de son mari. Elle n'en peut plus. Le braqueur est
Laszlo Szabo, irascible et vulgaire. Il sera aidé par Yves Afonso,
repris de justice libéré par le flic qui gère ce braquage. Claude
imagine que le trio couche ensemble dans des flashs, comme s'ils
étaient au milieu d'une scène de théâtre éclairée par une
poursuite.
Pour
donner un peu de lien à son film, Claude Berri ajoute quelques
flash-backs qui viennent en contrepoint de ces flash-forward
irréalistes et théâtraux. Des flash-backs où il se dispute
violemment avec Juliet Berto. Les séquences sont d'une grande
violence, Claude Berri, affublé d'une moustache ridicule, les
disputes sont filmées en plan séquence. La première crise de
jalousie sur une plage, après un pastiche d'Un homme et une femme
de Lelouch est dingue.
Sa
jalousie maladive n'est pas calmée par son meilleur ami, Hubert
Deschamps. Leur discussion est un prolongement de celle de Janine
de Maurice Pialat, 14 ans plus tard. Il ne donne que de mauvais
conseils, encore une fois. Et Claude l'écoute parce que ça
l'arrange. Bref, Le Mâle du siècle fonctionne comme une
addition de court-métrages, ça ne fait pas un long. Ce sera la
dernière fois que Claude Berri jouera dans un des ses films, jusqu'à
La Débandade en 1999.
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