J'ai
adoré les comédies américaines des années 2000, et j'ai surtout
été heureux de pouvoir les voir au cinéma. Largement supérieures
aux comédies des années 1990 (teen movies à gogo et Jim Carrey
dans ses exercices grimaçants), elles me sont familières parce que
les personnages avaient grosso modo mon âge, c'est donc aussi une
question de génération. J'appelle cette décennie celle des
comédies régressives, c'est le moins qu'on puisse dire.
Ben
Stiller dans Zoolander (2002), Will Ferrell dans La Légende
de Ron Burgundy présentateur vedette (2004), Adam Sandler dans
Rien que pour vos cheveux (2007). seulement voilà, ces trois
acteurs – et beaucoup d'autres – ont été desservis par des VF
débiles. Will Ferrell avant même le moindre gag fait rire grâce à
sa voix, sa vraie voix, pas seulement ce qu'il dit. A ce trio
triomphant, il ne faut pas oublier Steve Carell et sa première
prestation visible en France.
40
ans toujours puceau a donc 15 ans. J'avais beaucoup ri au film
mais plus du tout aujourd'hui. C'est étrange les choses et comment
elles tournent. Le film n'a pas spécialement vieilli, il est marqué
par son temps dans sa conception même : l'improvisation de tous
les collègues de Steve Carell. Ils s'envoient des vannes en guise de
discussion avec comme paroxysme la « bataille » verbale
entre Paul Rudd et Seth Rogen avec les « you know how I know
that you're gay ? »
Même
si tout se passe dans le magasin de télévisions et compagnie que
tient un Jane Lynch pince-sans-rires, tous ces adultes se comportent
comme des gamins. Cela rapproche le film des teen movies. Ici, il
s'agit de perdre sa virginité, non pas au bal de promo, mais avant
les 41 ans de Steve Carell. Il doit écouter les conseils stupides,
des ses camarades de classe qui jusqu'à présent n'avaient même pas
porté attention à lui.
Steve
Carell est le geek par excellence, ce type jamais sorti de
l'adolescence comme le montre tous ses personnages de comics qu'il
conserve dans les emballages d'origine. Etre puceau est donc une
tare, cela est entendu pendant tout le film sur tous les tons, notre
loser commence à en être persuadé. Ce qui est navrant est la
raison pour laquelle il reste puceau, ça remonte à l'adolescence.
Mais finalement, c'était exactement ce genre de blocage dans Mary
à tout prix.
Cet
homme américain est comme Harold Lloyd, comme Peter Sellers.
Maladroit dans tous les sens du terme, incapable de parler à une
femme et provocateur de catastrophes. La scène la plus célèbre du
film est celle de l'épilation de son abdomen à la cire. J'avais
beaucoup ri en 2005, aujourd'hui absolument pas. Je crois que la
scène est trop longue, que la mauvaise blague des collègues
s'effondre avec leurs rires moqueurs.
Il
reste au film Catherine Keener et sa fille. Cette dernière fournit
la meilleure séquence du film. Elle va avec Steve Carell dans un
cours de sexualité et les autres personnes présentes sont plus
délurées les unes que les autres. Par ailleurs je ne me rappelais
pas du tout cette scène de « confessions » qui me semble
pas du tout improvisée, vraiment écrite. Je crois que Judd Apatow
s'est tourné pour son meilleur film Funny people vers ce
genre de « confessions ».
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