Je
me lance dans un nouveau marathon, L'Héritage de la chouette, 13
épisodes de 27 minutes diffusés en 1989 sur FR3. 5H30 sur la Grèce
antique c'est moins que l'émission Cinéma Cinémas, Hitler un film d'Allemagne de Hans Jürgen Syberberg, Out 1 de
Jacques Rivette, mais plus que The Bukowski tapes de Barbert
Schroeder ou Les Saisons de Marcel Hanoun. Le concept de Chris
Marker, il fait défiler des philosophes, journalistes, politiques,
cinéastes, écrivains, essayistes, bref des intellectuels et les
fait parler de la Grève à travers 13 mots judicieusement choisis.
Premier
mot : Symposium J'aime beaucoup comment les personnes assis
autour de cette table prononcent le mot, sumpoziome (à
l'allemande), je ne l'avais jamais entendu ainsi. Allons pour cette
prononciation sans doute due au vin que nos invités boivent
joyeusement tandis qu'ils parlent de discuter avec du vin, dans une
mise en abyme délicieuse. Michel Jobert, l'un des ministres
centristes de Michel Rocard, évoque la poétique du grec, la langue,
pas l'homme, lui qui a fait du latin et du grec dès le collège, a
toujours préféré le grec au latin.
On
boit et on cause en français, en américain, dans une université US
mais aussi en Géorgie où l'on parle russe, on désigne toujours
celui qui va mener le débat du symposium. Et notre Géorgien se lève
et avec un grand sourire trinque. Les repas au cinéma sont toujours
fait et mis en scène pour annoncer de grands moments de dispute et
d'argumentations. Quant au vin, bien entendu, il accompagne les
arguties avec encore plus d'entrain. Bref, le banquet est le meilleur
moyen de déclamer des idées reçues et de les contredire.
Les
repas ensemble, ça peut aller du plus simple au plus délirant. Ce
qui me frappe assez vite dans la série documentaire annoncée dès
le premier repas par la voix off d'André Dussolier, en forme
grecque, est la légèreté de la forme, un montage rapide, haletant
pour tout dire et absolument passionnant. Les idées reçues sur la
Grèce antique sont légion, celles d'harmonie, celles des clichés
et il faut détruire tout ça. Ce que dit Cornelius Castoriadis sur
l'individu et la collectivité suit une logique anticonformiste qui
est pour moi relativement inhabituelle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire