Le
Chant du loup (Antonin Baudry, 2018)
Celle
que vous croyez (Safy Nebbou, 2019)
Chaque
décennie apporte son lot de jeunes acteurs qui ressemblent au fils
du voisin, un peu insipides, passe-partout, sympathiques au
demeurant. Récemment ces acteurs ont été Raphaël Personnaz et
Pierre Niney et aussi François Civil. Ceux qui ont une bonne mémoire
(et qui allaient voir des bons films français) se rappellent que
François Civil jouait un ado troublé dans Soit je meurs soit je
vais mieux de Laurence Ferreira-Barbosa. Depuis, il a grandi, s'est
un peu emplumé (il a aussi gagné une drôle de tignasse) et s'est
fait un peu connaître. Deux films en 15 jours, c'est pas mal. Le
Chant du loup a une grande ambition : faire du cinéma
d'action. Mieux que cela, coincer 4 acteurs connus dans un
sous-marin, les mettre sous pression et voir ce que ça donne.
Résultat : un film catastrophe dès que ça touche à la
psychologie de pacotille. Mathieu Kassovitz se croit dans une série
télé et va sans doute découvrir qu'il est au cinéma un jour. Reda
Kateb est bon et François Civil se voit doter d'une romance qui ne
sert qu'à apporter quelques retournements de situation, comme si la
tension, créée avec du son – là le film est fort – n'était
pas suffisante. Autre film, même tentative de suspense psychologique
avec plein de twists également dans Celle que vous croyez.
François Civil n’apparaît à l'image qu'au bout de 45 minutes,
seule sa voix est présente, comme une variation de Her (il
serait donc le Scarlett Johanson français). Etonnant pour un acteur
totalement physique, il faut seulement lui souhaiter lui donner autre
chose qu'une histoire de stalker sur Facebook. On croirait le
scénario écrit il y a 10 ans, c'est-à-dire une éternité à
l'échelle des réseaux sociaux, la mise à jour n'a pas été faite.
Certaines critiques se moquaient de la ringardise de Doubles vies
d'Olivier Assayas, Celle que vous croyez est bien plus
calamiteux, tout en facilités narratives. Donnez-lui au petit
François Civil d'autres films.
Euforia
(Valeria Golino, 2018)
Le
premier long-métrage de l'actrice, Miele, était dans mon souvenir
un douloureux film doux-amer. Elle poursuit sur le même sujet, la
fin de vie avec cette fois deux frères que tout sépare et que tout
oppose. La construction narrative répond à une structure
typiquement hollywoodienne avec une rupture entre les deux frangins
et une réconciliation finale (on s'en doute) et avant cela une mise
en place fastidieuse des oppositions. Mais quel manque d'ambition !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire