Il
y a quelque chose de très excitant à plonger dans les épisodes de
L'Héritage de la chouette et de s'amuser à écouter tout ce
monde causer de Grèce. Dans ce deuxième épisode, Chris Marker
propose encore plus de chouette comme décor derrière ses
intervenants. Des chouettes géantes dessinées par le cinéaste, de
belles couleurs vives et chatoyantes et des dessins parfois très
simples parfois bien plus complexes, en gros le gros trait, le pixel
voyant ou la finesse du point. Je ne pense pas que les intervenants
aient choisi leur chouette.
On
aperçoit Elia Kazan, l'autre cinéaste grec mais il ne parle pas
encore, pour la prochaine fois (ça s'appelle vendre son film). Dans
cet épisode, on voit Théo Angelopoulous s'exprimer devant un arbre
(et pas devant une chouette), presque souriant, fumant sa cigarette,
lunettes noires. Il parle de son premier film où il se rend compte,
sans l'avoir compris quand il l'avait tourné, qu'il n'avait que
remodeler le mythe d'Agamemnon. Il parle de l'école qui faisait
apprendre des choses passionnantes mais extrêmement mal.
Mais
cela semble peu correspondre au titre de cette partie, Olympisme.
Certes on voit quelques extraits du film de Leni Riefenstahl avec ces
athlètes nus filmés au ralenti pour promouvoir les Jeux olympiques
de 1936. D'ailleurs Chris Marker (toujours avec la voix d'André
Dussolier) commence avec cette année 1936 et annonce les invités de
cet épisode les situant avant ou après cette date. C'est une entrée
en matière rigolote mais lourde de sens comme si tout commençait en
1936, ce monde contemporain qui durait en cette année 1989.
En
voyant la comparaison entre les Jeux Olympiques antiques et ceux du
20e siècle, notamment ceux de Berlin où la plupart des sportifs
faisaient le salut nazi, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à la
phrase de Marx sur l'histoire qui se répète et la seconde fois
c'est en farce. C'est le remake finalement dont on parle, comme Théo
Angelopoulos faisait un remake d'Agamemnon dans La Reconstitution,
Hitler voulait faire un remake de l'Olympe avec toute la
grandiloquence nécessaire, une reconstitution de la Grèce antique
grotesque.
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