Tout
le monde lit mais chacun lit des choses différentes, opposées et
contradictoires. Dans un court plan défilent les journaux tenus par
une demi-douzaine de lecteurs et des mots apparaissent, titres de
journaux, titres d'articles, chronos, musique, politique, polémique,
chaos, cosmos, tout ce qui sert à s'exprimer vient de là. Plus loin
dans l'épisode, on procède de la même manière avec les noms des
rues, avec les murs recouverts de graffitis.
Tout
vient de l'Antiquité, du grec ancien mais pourtant la langue
grecque, celle parlée aujourd'hui vient de nulle part. Vassilis
Vassilikos raconte les 5 langues grecques, il raconte comment la
schizophrénie du double langage, de l'absence de logique dans ce
logos quand la Grèce est devenue indépendante en 1830 et qu'il a
fallu choisir une langue nationale et que deux ont été choisie.
Aussi absurde que le choix d'un souverain bavarois.
La
construction des mots est comme la construction de l'identité. En
France on utilise le mot technologie, deux racines grecques associés.
En Grec moderne, en inversant ces deux racines, teknos et logos, ça
donne le terme de littérature. L'épisode s'amuse ainsi à
développer les mots restés et ceux transformés, comme des
souvenirs surgis de partout, des idées qui restent ancrées et
d'autres détournées.
Toute
la pensée moderne, affirme Michel Serres avec ironie, vient du même
endroit, d'une cercle restreint dans cette Grèce antique. Ce qu'il
appelle le nombril du monde, tout a été inventé là-bas. Mais les
mots ne sont pas des ustensiles, ils font parler les choses. Le mot
téléphone vient du grec (voix et loin) mais Vassilis Vassilikos
remarque qu'aucun objet téléphone n'est fabriqué en Grèce, là
est tout le paradoxe entre le mot et de la chose
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