Et
la chouette dans tout ça ? Bof, elle n'inspire pas tout le
monde. On a même droit à quelques têtes étonnées, l'air
couillon, devant la question simple et directe de leur interlocuteur
de l'autre côté de la caméra. Angélique Ionatos, poétique et
joyeuse comme toujours depuis le début de la série, décrit le
comportement de la chouette, cet air sérieux avec ses grands yeux et
ce petit mouvement de tête qui donne un air comique à l'oiseau.
Cette
description amusée va très bien à la série de Chris Marker. C'est
exactement ça pendant ces 13 épisodes où certains se sont
particulièrement pris au sérieux (tiens Elia Kazan) tellement fiers
d'étaler leurs aphorismes (et Elia Kazan ne fonctionne que comme ça)
quand d'autres ont eu ce mouvement comique (tiens Théo Angelopoulos,
je ne savais pas qu'il était capable de sourire et plaisanter).
A
boire et à manger comme dans ces banquets en Géorgie, en Grèce, en
Californie et en France. C'est pas ce qui manque, surtout les
Géorgiens qui ne manquent jamais une occasion de trinquer tout en se
contredisant surtout quand ils sont d'accord. Les universitaires
américains de Berkeley sont bien plus sérieux. Mais tout a une fin
et ces banquets doivent finir, il reste encore beaucoup de mots
grecs, la série aurait pu avoir 33 épisodes.
Pour
moi la série est également finie, beaucoup de choses vues et
entendues, encore plus de choses déjà oubliées et quelques textes
écrits suivant mon humeur du jour. Je retiens de tout cela, de cette
série de près de 4 heures la verve et l'esprit de contradiction de
Cornelius Castoriadis. Je ne connaissais pas l'existence de cet
homme, j'admire sa manière de contourner chaque cliché que l'on
peut avoir pour aller ailleurs.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire